Métro-bar #14: De La Concorde

Nous l'attendons depuis un moment, et c'est finalement le mardi 26 mai dernier que nous pigeons le métro De la Concorde. C'est notre première soirée à Laval depuis le début de ce défi, et nos attentes se trouvent quelque part sur la planète Saturne. Dans toutes nos discussions entourant ce projet, on se disait que De La Concorde serait probablement l'une des stations les plus difficiles où trouver un bar à distance de marche. Voyons donc comment ça s'est déroulé.


Premier constat : la station Montmorency n'est pas située très loin au nord-ouest. Nos possibilités d'exploration dans cette direction sont donc très limitées. On identifie quelques secteurs à explorer inévitablement, avant de pouvoir déclarer que cette soirée est un échec : le boulevard De la Concorde surtout vers l'est, puisque la station Cartier est très loin, le boulevard Laval au sud jusqu'à au moins le boulevard Cartier, sinon jusqu'au boulevard des Prairies, ainsi que l'avenue Ampère, entre De La Concorde et Cartier.

On commence donc par explorer les alentours de la station, afin d'en admirer l'architecture qui est très réussie. L'aménagement intermodal avec la gare de trains est un modèle à suivre.
Je vous invite à le constater en observant les photos et cette appréciation architecturale, selon Matt.

On descend donc vers le boulevard De La Concorde. Rien ne nous frappe à première vue. Le boulevard, large artère typiquement lavalloise, nous mène vers l'ouest jusqu'à une trop vaste intersection clairement lavalloise, et c'est ici que nous tournons vers le sud sur le boulevard Laval. Nous pourrions aller un peu plus à l'ouest, mais la prochaine rue transversale se situe à environ dix minutes de marche rapide, et la station Montmorency serait trop proche. Ce sera pour une autre fois.

Malgré l'insignifiante guerre de hargne entre les deux hémisphères du 450, et malgré nos origines (je vous rappelle que nous provenons de la rive sud du fleuve), on n'est pas tellement dépaysés en longeant le pittoresque et très résidentiel boulevard Laval, qui est très majoritairement résidentiel, avec quelques commerces de temps en temps (un garage de silencieux, le dépanneur E.T. (?!)).

Rendu au boulevard Cartier, nous hésitons. Est-ce qu'on continue vers le sud jusqu'à la rivière? Un bar au bord de l'eau, ça se peut. Et c'est même sûrement agréable. Mais on n'a pas trop envie de marcher, alors on emprunte Cartier vers l'est, passant cette fois par-dessus la voie ferrée. Notre vue en surplomb d'une cour arrière délabrée et de la vieille maison qui vient avec nous amène à nous arrêter un moment, et à admirer.

À peine descendus du viaduc, une vision nous frappe, devant nous, à l'intersection de la rue Ampère (qu'on planifiait explorer de toute façon). On aperçoit le restaurant Pinocchio. De la nourriture!! Et le Bar Dallas. De la bière!... Un bar!!! On a réussi!

Premier arrêt au restaurant, histoire de faire provision d'un trio avec frites pour emporter.
Nous portons notre nourriture de l'autre côté de l'avenue Ampère, au Dallas Resto Pub. L'enseigne, placée au haut d'un mât dans le stationnement au coin de la rue, prend la forme d'une insigne de marshall du Texas. Très classy. Tranquille pour cause de mardi soir, mais sympathique comme endroit. Grand pour le genre. Écran géant avec la game. Tables de billard. Console de son et espace pour DJ. Scène. Petite pièce casino dans le fond. Bref, plusieurs styles de bar dans le même endroit.

À notre arrivée, il reste 5 minutes au spécial. Bière Molson à 2$. On en fait provision. On suit du coin de l'oeil l'élimination des Hurricanes, on débat pendant toute la soirée sur l'âge de la barmaid, on se fait interpeller par un dude qui porte fièrement un chandail des Blackhawks, on finit par jouer au pool et à manquer de bière. C'est maintenant 4$ pour la même Molson...

Une anecdote. Je demande à la barmaid où je peux trouver un dépanneur. Elle m'indique un Couche Tard, «juste à côté, au coin de la rue». C'est ainsi que je découvre le «juste à côté» lavallois. Trois minutes de marche (je dirais au moins cinq, et je marche vite), c'est «pas loin», ce n'est pas «juste à côté», sauf si on parle à plus grande échelle. À l'échelle d'un bar, c'est «pas loin». Bon.

Le suspense de la soirée concerne l'âge de la barmaid. Faudrait-il la carter? Notre incompétence à l'estimation de l'âge des gens se fait de plus en plus criante. On dirait que dans un rayon de dix ans plus jeune ou plus vieux, la confusion la plus totale règne dans notre esprit. Finalement, il nous apparaît clair qu'elle est vraisemblablement au début de la vingtaine.

Ce n'est pas la soirée du siècle, mais c'est l'une des meilleures surprises à date du rallye métro-bars. Il y a de quoi à faire au métro De La Concorde, même si on est un mardi soir! On est retourné paisiblement vers le métro en remontant l'avenue Ampère, qui n'avait absolument rien d'autre à nous proposer comme divertissement. Si ce n'avait été du Bar Dallas, cette soirée aurait été un échec aussi désolant que celui du métro De La Savane.

Mais ce fut pas le cas. De La Concorde: 1, De La Savane: 0.


(Ceci est un savant mélange des comptes rendus individuels des deux artisans de ce projet.)

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