Métro-bar #19 : Champ-de-Mars

C'est vendredi soir que nous avons décidé sur un coup de tête que le repêchage amateur de la Ligue nationale de hockey constituait un événement sportif assez pertinent pour qu'on parte à la recherche d'un bar qui le diffuserait. Mais où chercher? Le hasard nous commanda d'aller se balader autour du métro Champ-de-Mars.

À première vue, un orage menace et le secteur est littéralement coupé en deux parties, à cause de la présence de l'autoroute Ville-Marie qu'on n'a pas encore eu le génie de recouvrir. On sait déjà qu'au sud, on ne devrait pas avoir de difficulté à trouver un bar. C'est le Vieux Montréal, le secteur touristique par excellence. On trouvera facilement, mais notre porte-feuille en souffrira avec des prix attrape-touristes souvent ridiculement élevés.

On commence donc notre exploration du côté nord, en prenant soin de ne pas s'approcher des stations adjacentes, Berri-UQAM et Place-d'Armes. Vous pouvez suivre le trajet que nous avons parcouru en cliquant ici. Vers l'est, on n'aperçoit rien qui attire l'oeil et on estime que dépassé le boulevard René-Lévesque au nord et la rue St-Denis à l'est, on est trop près de Berri-UQAM. On emprunte donc René-Lévesque vers l'ouest à partir de Sanguinet. On remarque l'impressionnante concentration d'hôtels et d'hôpitaux dans le secteur. Y a-t-il un lien à faire? Hum...

On arrive rapidement au boulevard Saint-Laurent, notre limite ouest avant d'empiéter sur le métro Place-d'Armes. On redescend donc la rue située juste à l'est, St-Dominique. Toujours aucun signe de bar. On arrive de retour face à l'autoroute, qu'on traverse via la rue St-Laurent. On est encore trop à l'ouest, donc on longe le Palais de justice et on traverse le Champ de Mars, derrière l'Hôtel de Ville (Google refuse d'illustrer ce parcours parce qu'il ne considère par le Champ de Mars comme une voie de circulation piétonne).

On aboutit finalement dans le Vieux Montréal. Le métro Champ-de-Mars, au nord de l'autoroute, est donc un échec. Hormis quelques restaurants d'hôtels, on n'a rien vu qui ne s'approche d'un bar avec le repêchage amateur de la LNH.

On descend la rue St-Gabriel pour emprunter Saint-Paul vers l'est. On s'étonne à quel point les quartiers touristiques sont pratiquement identiques d'une ville à l'autre. On passe devant Les 3 Brasseurs, Les 2 Pierrots et le Pub Saint-Paul, tous des endroits qui ne suscitent aucun enthousiasme chez nous. Les prix, les ambiances et le «déjà vu» nous poussent à chercher plus loin.

Et nos efforts seront récompensés parce que sur la Place Jacques-Cartier, le Resto-bar À l'Aventure affiche une terrasse remplie et un intérieur vide, avec une grande télé face à une table des plus appropriées. Le menu de bière (exclusivement des produits Unibroue/Sleeman/Sapporo/Google), est impressionnant. On y enfilera pinte après pinte de bières qu'on a rarement l'occasion de déguster en fût. Le Canadien repêchera Louis Leblanc et on aura été touristes à Montréal, le temps d'une soirée (facture de 50$ à l'appui).

On est parvenu à attraper sans problème le dernier métro à la station de Champ-de-Mars, un exploit qui a failli nous échapper. Nos factures ont été produites à 00:41 et le dernier train vers Montmorency passe à 00:52. Faut croire qu'il nous a attendus...

Métro-bar #18 : Longueuil − Université-de-Sherbrooke


Quelle superbe soirée pour aller prendre une longue marche, deux semaines après notre dernière escapade métro-bar. Le hockey est terminé jusqu'à l'automne, Maxime Talbot a gagné la coupe Stanley, et pour nous, il s'agit d'ajuster un petit peu nos critères de recherche. Pour l'été, nous chercherons donc un bar où «aurait été présenté le match de hockey s'il y en avait eu un». C'est simple.


En cette veille de la Fête Nationale, nous pigeons tôt, avec l'intention de manger en chemin et de profiter au maximum de la météo souriante qui nous est offerte. Lorsque j'annonce à Ben la station qui vient d'être pigée au hasard, j'ai droit à un «es-tu sérieux?»... Comme nous le faisions presque quotidiennement il y a maintenant sept ans, on se donne rendez-vous à l'entrée du terminus d'autobus, près de la billetterie.

Ce soir, on sort à Longueuil.

Puisque l'occasion s'y prête, mentionnons de nouveau que nous venons tous les deux des alentours de Longueuil. Nous connaissons donc bien les environs de la station, assez pour savoir qu'on ne s'en tirera pas sans une petite promenade. Il y a une exception, mais j'y reviendrai à la toute fin.

Avant d'aller faire un tour dans l'inévitable Vieux Longueuil (pas l'arrondissement, mais le quartier qui portait déjà ce nom avant la fusion forcée du 1er janvier 2002), nous empruntons la place Charles-LeMoyne vers la rue Saint-Laurent, où se trouve la Taverne Renaud, au coin de la rue Cartier.

Ce plan vous aidera à suivre notre itinéraire.

À notre arrivée, le match des Alouettes n'est pas encore commencé, mais les téléviseurs sont déjà à RDS... et présentent du hockey. En fait, il s'agit d'un top 10 de quelque chose, mais il est déjà très clair que nous venons d'assurer la victoire du métro Longueuil.

Il ne fait aucun doute que l'endroit est une taverne typique, revêtements muraux en bois et laminés de jeunes filles avec logos de bière inclus. Outre quelques habitués accoudés au bar, nous sommes seuls. «Comme d'habitude», serais-je tenté d'ajouter. Nous quittons après que la chanson thème de Ghostbusters ait joué en boucle une fois de trop.

Il a été question de marcher jusqu'à Lemoyne, vers le bar Chez Larry. Techniquement, c'est tout de même plus proche du métro Longueuil que de tout autre, mais c'est loin. On parle d'une marche de quarante-cinq minutes environ, à notre vitesse de croisière supersonique. Maxime Talbot a beau être originaire de Lemoyne, il y a des limites.

Nous nous dirigeons plutôt plus loin sur Saint-Laurent, et tournons à gauche sur Saint-Sylvestre afin d'atteindre la paisible et tranquille rue Saint-Charles, dans le coeur du Vieux Longueuil, là où nous savons que nous trouverons quelques bars. Sans grande surprise, le coin n'a rien de tranquille en ce 23 juin. La rue est fermée et un chansonnier divertit la foule, alors que les verres de Boréale se vendent 5 $ à même un kiosque sur la rue.

Nous observons les environs et comparons nos souvenirs à la réalité qui s'affiche devant nous. Le Paddock, bar karaoké s'il en est un, est toujours là où se trouvait autrefois l'Arcane. Le Cafka, café branché des étudiants longueuillois, demeure son voisin.

De l'autre côté, l'ancien bar/club/local vide auquel nous étions habitués a laissé sa place à un restaurant. Un de plus dans ce secteur déjà reconnu pour sa bonne bouffe.

Devant l'ancien hôtel de ville de Longueuil se trouve toujours l'endroit que je préfère parmi tous sur la rive sud, le Café Terrasse 1957. C'est rassurant. Juste à côté, nous apercevons un nouveau bar-lounge que nous ne connaissons pas. C'était autrefois le Petit Bourg, genre de taverne-carnaval où un accordéoniste accompagnait les danses en ligne du samedi soir.

C'est maintenant devenu le Bungalow Bar Salon. Ses fauteuils en cuir et son équipement d'éclairage fabriqué à partir de morceaux de drums possèdent un indéniable charme. On semble bien y boire, plusieurs bières en fût étant disponibles, et le prix à payer n'est pas étouffant. Il faudra y retourner à un moment où la rue Saint-Charles ne sera pas fermée pour cause de Fête Nationale.

Justement, dans la rue, entre les kiosques et la grande scène qui permettra bientôt à Bruno Pelletier d'offrir sa performance, nous reconnaissons le maire de Longueuil, monsieur Claude Gladu, ainsi que le chef de l'opposition, Michel Latendresse. Aucune trace de Caroline St-Hilaire, candidate à la prochaine élection, à l'exception de vastes bannières ornant les balcons au-dessus du Paddock.

Après le coucher du soleil (passé 21h11, selon nos observations), nous rentrons vers la maison. C'est au tour de Bruno de chanter, et nous préférons ne pas lui voler la vedette par notre somptueuse présence...

Plus haut, j'ai mentionné qu'il existait une exception à tous ces bars qui requièrent plusieurs minutes de marche. À l'intérieur même de l'édifice abritant la station de métro Longueuil Université-de-Sherbrooke (dont le nom nous horripile, en passant) se situe une taverne. Cette taverne possède un écran géant et des spéciaux sur la bière lorsqu'il y a un match du Canadien. De cette taverne, il est même possible de voir le train bleu du métro s'arrêter, prendre ses passagers sur le quai, et repartir vers Berri-UQAM.

Il s'agit, à n'en point douter, d'une situation unique dans tout le réseau du métro de Montréal. Aucun autre débit d'alcool n'est aussi proche d'aucune autre station de métro.

C'est donc la brasserie du métro qui constitue notre trophée, qui figurera en tête de notre rapport si nous devons témoigner qu'il y a, à Longueuil, un endroit où l'on peut regarder la game et boire une bière, proche du métro comme nulle part ailleurs. En fait, les Longueuillois le savent, pour se rendre jusqu'au quai du métro, il faut suivre l'indication «BRASSERIE».

Ça prenait une seule sortie sur la rive sud pour rencontrer le maire de Longueuil. Nous avons déjà pigé une station à Laval. Monsieur Vaillancourt, il vous reste deux chances pour vous montrer à la hauteur de votre rival (imaginaire ou non) dans le cadre de notre Mission.

(photo de Matt)

Métro-bar #17 : Parc

Après une expérience rocambolesque autour du métro Namur, la Mission Métro-bar (selon sa nouvelle appellation) s'est arrêtée mardi dernier au métro Parc. Au menu: une station construite à même une ancienne gare, un quartier multiethnique où les guichets automatiques parlent 5 langues et l'autobus 535 qui fait le tour du quartier jusqu'au boulevard Crémazie et qui passe à toutes les 3 secondes.

Une petite balade en autobus nous permet d'abord de repérer quelques endroits qui semblent potentiellement intéressants. De retour à notre point de départ, on retourne voir de plus près ce qu'on a vu en autobus. Sur la rue Saint-Roch, on passe devant un endroit qui n'a pas de nom, seulement une enseigne de Heineken à l'extérieur. On apprendra plus tard que ça s'appelle en fait le Café Bar Next Door. Même si ce n'est écrit nulle part.

L'endroit semble peu fréquenté et ressemble davantage à un café où on peut manger un sandwich qu'à un bar où on peut emmener ses propres peanuts. On repassera plus tard.

Au coin Ogilvy et Champagneur, une enseigne nous informe de la présence d'un bar (le nom, aussi exotique fut-il, m'échappe). Mais le local semble inoccupé. Il n'y a que de la lumière à l'étage du haut, qui m'apparaît être une salle où on donne des cours de danse. Pourtant, non, Raton insiste: c'est le bar qui est en haut. Mais c'est épouvantable... Un grand local vitré, plein de lumières et peu invitant. Situé au deuxième étage, de surcroît. Ça prend toute une dose de volonté pour s'y rendre. C'est ce qui nous manque pour l'instant.

On retourne vers la rue Jean-Talon. Il doit ben y avoir de quoi là. Effectivement, nous voilà peu de temps après face au Bar Pam Pam. Une taverne tout ce qu'il y a de plus citoyen avec un nom absolument ridicule. Ça semble prometteur. On jette un rapide coup d'oeil au sud, sur l'avenue du Parc, qui nous déçoit. Le match commence bientôt. Si Détroit gagne, je gagne mon pool. Ce sera le Bar Pam Pam.

Une faune hétéroclites d'ivrognes internationaux venant d'un peu partout entre l'Arizona et le Maghreb, inclusivement. Tous rassemblés pour se délecter du vieux pop rock que le jukebox a à nous offrir. Le menu propose des bocks à 2$. L'endroit gagne donc notre respect. Mais on reste tout de même avec les classiques: 2 grosses 50.

Le match commence, la faune locale s'active. Un vieux comique joue au pool avec le barman. Une odeur désagréable de cadavre plane dans tout l'endroit et s'intensifie dès que quelqu'un ouvre la porte des toilettes. C'est beau pour la première période, mais après cette bonne dose de courage, on décide de retourner voir ailleurs.

Agréable surprise: le Café Bar Next Door présente la game. Ce sera une bière bouteille Molson payée trop cher. Un groupe est assis dans le divan de l'endroit, pendant que Raton et moi occupons, face à face, une table à café. De l'intérieur, l'endroit a aussi l'air d'un café qui fonctionne principalement le matin et le midi. Mais pourquoi pas ajouter un frigo à bière et une TV, ça double tes heures d'exploitation! Ces gens-là ont compris.

Tout de même, notre mission nous attend, alors on quitte pour le troisième endroit: le cours de danse au 2e étage. Armé d'environ 1 litre de courage dans le corps, on monte la cage d'escaliers, on ouvre la porte rendu en haut, afin seulement d'échanger avec les clients de l'endroit des regards médusés de questionnement et de surprise. Il y a des TV, mais ils présentent un téléroman turc. Pas de Coupe Stanley ici. Après 6 secondes, on redescend, à notre grand soulagement et à celui des gens qui étaient là, j'en suis sûr.

... Et on retourne au Pam Pam. Vive les valeurs sures. La faune s'est partiellement renouvelée, mais garde ses caractéristiques essentielles. On reprend les mêmes places, le barman nous demande: «2 grosses 50?» Découvrir un bar et en devenir des habitués en 2 heures? On commence vraiment à avoir le tour. Par contre, ça sent encore les toilettes. Les Red Wings perdent la partie et moi, mon pool.

Mais on aura relevé un autre défi: sortir dans Parc-Extension.

Métro-bar #16 : Namur

Après une balade somme toute assez banale suivie d'une soirée frôlant la démence lors de la première fois où nous avons invité le monde entier à se joindre à nous, le 23 mai dernier, au métro Saint-Laurent... à quoi fallait-il s'attendre ce soir, pour la deuxième édition de la Mission Métro-bar ouverte à tous?

Le métro Namur nous procurera certainement tout le contraire. Suivez-vous sur ce plan, c'est plus sûr. C'est samedi, nous sommes le 6 juin 2009.

Des gens et des polyèdres
Comme la dernière fois, je commence par les présentations. Ben arrive avec un pote de longue date, un certain Alex, artisan à la microbrasserie Les Trois Mousquetaires. Élise et Sébastien, dont le nom ne m'échappe que lorsque c'est important, deux autres amis à nous, arrivent également à la station en même temps que nous. Nous étions tous les cinq répartis en trois groupes dans le même train, en fait. C'est une charmante coïncidence.

Emsi nous rejoint ensuite près des tourniquets, suivie de près par Christine, la même que lors de la soirée au métro Saint-Laurent. Nous quittons la station, en prenant soin de remarquer la gigantesque structure de tubes métalliques que l'artiste Pierre Granche a installée là. On se sent petits à côté de cette oeuvrequi accapare tout l'espace aérien.

Des rues et un Philippin
Où irons-nous, comme le demanderait domlebo? Au nord, sur le boulevard Décarie, se trouve le Pub Paré, selon Sébastien et Élise. Une franchise de Chez Parée? Tout porte à le croire. Ou du moins, l'affiche annonçant des danseuses nous laisse le deviner. Emsi mentionne un bar sur Jean-Talon, tout près du chemin de la Côte-des-Neiges. Nous choisissons d'essayer cette option, faute de mieux pour le moment.

Il n'existe rien de plus tentant en chemin. On rencontre quelques commerces, des industries du côté sud de la rue... et Julien! Voilà notre huitième joueur de la soirée, qui se joint à nous à vélo. Il confirme qu'il a bien vu le Yacht Club un peu plus loin. Pendant la marche, Christine se demande si j'ai un jeu de Mahjongg dans mon sac, qui fait un drôle de bruit. Non, il s'agit évidemment de mon backgammon, qui ne me quitte jamais.*



Finalement, on marche environ 1,38 kilomètres avant d'y arriver. Ça ressemble à peu près à un bar. Nous sommes assis à une table en rond et à la télé, c'est un concours de bull riding. L'inexplicable personnage qui tient l'endroit nous promet le hockey plus tard, mais l'heure passe et il est incapable de trouver à quelle chaîne joue la game sur sa télé illégalement reliée à un satellite américain. Il ne se force pas tellement...

Nous repartons évidemment, puisque nous ne satisferons pas les exigences de notre mission ici. L'autobus 92 nous ramène au point de départ, mais nous décidons de poursuivre jusqu'à l'Hippodrome de Montréal. Qui sait, même si les courses de chevaux n'y élisent plus domicile depuis un moment, on y trouvera peut-être un accueil chaleureux.

Non. C'est vacant, sauf une poignée de personnages qui regardent des courses sur des écrans géants et une armée de joueurs aux machines de vidéo poker ou autres vidéo trucs. Pour une fois, nous qui ne jouons pas sommes une minorité.

Nous quittons rapidement cet endroit, idéal pour un film de zombies mais complètement inutile dans notre soirée. Ça fout un peu le cafard.

Nous revenons vers le boulevard Décarie en passant par un de ces stationnements de centres commerciaux toujours pareils, qui longe le nord de la rue des Jockeys.

C'est ici que le fun commence (et il était temps).

Une prophétie et une contrariété
De retour sur Décarie, nous apercevons, de l'autre côté de l'autoroute, l'hôtelRuby Foo's. Ben et moi avons déjà visité des bars d'hôtels dans le cadre de ce défi, et ça pourrait être notre solution ce soir aussi. Traversant par la rue Paré, nous ne faisons que peu de cas de l'Orange Julep, qui imite le soleil descendant juste au dessus, une grosse boule orange.



En arrivant dans le stationnement de l'hôtel, le nom du restaurant rappelle un détail précédent de l'aventure : il s'appelle le Mahjongg...

Les charmants hôtes de l'endroit nous accueillent chaleureusement dans le coin bar du restaurant. Comptez les chaises sur la photo en bas. Nous les occupons toutes, sauf une. Ben, Christine et moi commandons du délicieux saké, alors que Emsi se prend un drink qui lui coûtera finalement 12,85 $ (ouch!). Nos autres convives gardent en tête la nature originale du défi et y vont d'une bière. Il faut mentionner les superbes chips won ton chaudes, un petit plaisir triangulaire comme nous les aimons.



C'est déjà 5-0 pour les Red Wings quand nous quittons après deux périodes. On se dit que c'est fait, le métro Namur est un relatif succès. En marchant vers le métro pour aller poursuivre la soirée dans un endroit moins éloigné de la civilisation, nous passons devant le Pub Paré, et la déception nous frappe comme une prescription oubliée dans les jeans, qu'on retrouve en morceaux à la fin du cycle de lavage. Les danseuses sont au deuxième étage. Le Pub Paré est exactement ce qu'on aurait voulu trouver dès le départ : un bar tout ce qu'il y a de plus gentil. Ce sont deux endroits distincts.

Tant pis pour le plan C (pourquoi l'avait-on appelé comme ça déjà? C comme dans çurprise... c'est n'importe quoi), on regarde la dernière période armés de bières servies par un gros bonhomme jovial et moustachu.

Si la soirée entière s'était déroulée ici, nous aurions crié succès bien plus tôt, mais l'histoire aurait été beaucoup plus courte. La marque est restée à 5-0 pour Détroit, qui se place en bonne position, menant 3-2 dans la série finale. Quoi qu'il en soit, le métro Namur aura fait vivre l'expérience métro-bars pleinement à nos accompagnateurs.

Pistes d'exploration dans les environs : Non... on a fait le tour.

* On nous apprend que ce détail serait un mensonge.

Les photos sont de Christine, sauf la dernière, qui provient du site du Ruby Foo's.

Métro-bar #15: Plamondon

C'est un superbe belle fin de journée en ce dimanche de fin de printemps / début d'été. Un temps idéal pour une soirée sur une terrasse. Évidemment, il fallait qu'on doive faire le deuil du centre-ville ce soir-là pour se ramasser au métro Plamondon.


Cette station possède une caractéristique qu'elle partage avec très peu d'autres stations : des édicules (entrées) sont situés à chaque extrémité des quais.

Étant donné cette configuration des lieux, le plan du quartier ne donne pas une indication réaliste de la situation. Voyez ceci. On y situe l'entrée de la station au coin de Plamondon et de Victoria. Or, le quai s'étend sous l'avenue Victoria jusqu'à l'autre entrée, au coin de Van Horne.

En sortant de l'édicule situé au coin des rues Victoria et Van Horne, on plonge dans l'inconnu. On sait qu'on est dans Côte-des-Neiges, un peu au nord de Côte-Sainte-Catherine, mais sans plus. Disons qu'on n'a jamais habité dans le coin et qu'on n'a pas l'habitude de sortir dans Côte-des-Neiges.

On décide d'emprunter Van Horne vers l'est pour aller jusqu'au chemin de la Côte-des-Neiges. Sauf qu'on se trompe de côté.
L'École Coronation ou Sir Mortimer B. Davis se trouve au coin de la rue, suivie de près du Centre Sportif Côte-des-Neiges. Une taverne risque peu de se trouver en face. Puis nous croisons Les Écoles Populaires Juives, et aboutissons sur Décarie sans avoir trouvé quoi que ce soit.

Le boulevard Décarie offre quelques restaurants peu invitants dans le cadre de notre mission. On remonte jusqu'à l'avenue Plamondon et on exclut tout de suite l'option d'aller voir à l'ouest de Décarie. On sait qu'il n'y a pratiquement que du résidentiel et que quelques coins de rues plus loin, on entre dans la Ville de Hampstead. Ce qui n'est pas souhaitable. Je ne serais pas surpris d'apprendre que la bibliothèque municipale est ce qui se rapproche le plus d'un commerce dans ce ghetto résidentiel coupé du reste du monde.

On emprunte donc Plamondon vers l'est,
où nous voyons la Congregation Shomrim Laboker Beth Yehudah Shaare Tef, suivie de près par le Collège Rabbinique du Canada Tomche Tmimim Lubavitch.

Nous vous apprendrons sans vous surprendre que les barbes et les chapeaux noirs foisonnent dans le quartier. Nous nous demandons si c'est de bon augure pour notre mission. Contrairement aux musulmans, les juifs n'ont pas l'interdiction formelle de consommer de l'alcool. Cependant, selon ce que j'ai pu en comprendre, la tradition fait en sorte que la consommation est uniquement valorisée lors d'événements traditionnels ou religieux. La consommation casual, comme dans une taverne par exemple, est donc assez peu probable. On ne dirait certes pas non si on nous invitait à partager le yayin shel simha (vin de la joie)...

De retour sur Victoria, face à l'autre édicule de la station Plamondon, on marche vers le nord. Victoria semble, à date, l'artère la plus prometteuse pour trouver un bar. Ici, Tel Aviv rencontre Mumbai... et Port-au-Prince. Ce petit coin très multiethnique nous apparaît également très vivant, mais dépourvu de bar.

Malheureusement, on se rend à MacKenzie, l'avant-dernière rue avant le viaduc de la voie ferrée (et notre limite d'exploration, avant d'empiéter sur le territoire du métro Namur) sans trouver de bar. On emprunte MacKenzie vers l'est, pour enfin aller voir si on peut trouver quelque chose sur Côte-des-Neiges.

La rue MacKenzie se passe de commentaires. On ne peut plus classique et résidentielle. Rendu à Côte-des-Neiges, on tombe devant un monstrueux stationnement et une gigantesque épicerie. On tourne vers le sud et c'est là qu'on aperçoit l'enseigne du Bar Iguana, situé dans un vieux centre commercial des années 70. Le genre d'endroit où les commerces ouvrent et font faillite dans le même mois.

Même si Côte-des-Neiges a peut-être autre chose à nous offrir, le Bar Iguana fera l'affaire pour ce soir. Non seulement ils ont des tables de pool et le hockey, mais ils ont le son du hockey! L'endroit est très grand et a l'air d'avoir été aménagé en vitesse dans l'après-midi même. Le mobilier est approximativement en place, disposé un peu n'importe comment, les télés pendent du plafond, le sol est en matière brute et les murs ne sont pas peinturés. Bref, on a mis des tables dans un entrepôt et on a ouvert un bar. C'est à peu près ça.

Peu importe, on a pu écouter la game assez attentivement, malgré une guerre de zapping qui s'est déclarée au bar en 3e période avec des fans de basketball. Mais le hockey a évidemment triomphé.

Victoire pour le métro Plamondon, dont les couleurs à l'intérieur sont par ailleurs très jolies. Mais on ne risque plus de nous y retrouver. Sauf pour un vin de la joie, si la situation s'y prête.

(Ceci est un savant mélange des comptes rendus individuels des deux artisans de ce projet.)