Métro-bar #31 : Georges-Vanier



Nous revenons à peine d'une petite commission de bière à Windsor, en Estrie, avec un détour à la frontière américaine à Stanstead et au restaurant Stratos à Drummondville, quand nous nous assoyons chez Camellia Sinensis, rue Emery à Montréal, afin de siroter un délicieux thé et de relaxer un peu. J'espère que la station de métro que nous pigerons ce soir sera assez loin du centre pour nous dépayser (nous en avons bien besoin...), tout en promettant une recherche de bar assez facile car nous commençons à être un peu fatigués.

Tout le contraire se produit : pour la première fois, nous avons une bonne raison de descendre à Georges-Vanier. Ça s'annonce corsé, à deux doigts du centre-ville.


1) Il n'y a rien à faire : les alentours de la station George-Vanier sont exempts de débit d'alcool. En fait, nous pourrions presque dire qu'ils sont dépourvus de commerces, si ce n'est des quelques boutiques fermées devant lesquelles nous passons, et des deux restaurants qui requièrent malheureusement l'achat de nourriture pour commander une bière. C'est contre nos règles : l'établissement trouvé doit posséder un permise de Bar, de Brasserie ou de Taverne, conformément à la Loi sur les permis d'alcool.


2) Ceci constaté, nous éprouvons une fringale et nous entrons dans un intrigant établissement. Il est impossible d'y distinguer le personnel de la clientèle tant tout le monde semble occupé à ne rien faire. Le mec qui compose un hamburger en profite pour se mettre les doigts dans la bouche en mangeant un piment en cours de route... C'est dégoûtant.


3) Notre seul espoir semble se trouver du côté de la rue Notre-Dame, où nous pourrons peut-être parvenir à nos fins, soit trouver un endroit où l'on peut boire une bière en regardant le match de hockey. L'autoroute nous barre le chemin au nord et nous approcherions trop des stations Guy-Concordia, Lionel-Groulx ou Lucien-L'Allier en tentant d'aller dans n'importe quelle direction sauf vers le sud.


4) Nous aboutissons finalement dans un petit bar un peu trash comme nous les aimons. On y boit un pichet de bière ordinaire à 11 $ en regardant la fin de la défaite du Canadien contre l'Avalanche et Ryan O'Burne. Nous nous consolons par le service d'une rare sympathie de notre serveuse, et à défaut d'avoir le son du match, la trame sonore est fort convenable : Bloodhound Gang, Queen, Johnny Cash, CCR...


5) Malgré nos embûches, nous mangeons finalement chez Brochette.ca, et je dois dire que ces gens, aussi louches soient-ils (et ils le sont!), font un sacré bon burger. Nous ne sommes plus à l'intérieur du territoire de Georges-Vanier, mais notre mission est terminée pour aujourd'hui. Il ne reste qu'une dernière destination.


6) Le moment vient donc de rentrer à la maison, repus, heureux de notre journée, et perplexe quant au compte rendu que nous ferons de cette curieuse soirée.


Fin. C'est donc un succès.


Erreur. Ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi les paragraphes de mon histoire sont numérotés? C'est simplement pour vous permettre de la relire dans le bon ordre : 
3-1-2-5-4-6. Allez, relisez rapidement.

Reprenons donc où nous en étions...


Fin. C'est un échec lamentable.


Ce petit bar où nous nous sommes rendus à la fin est le Madhatter Mansion, un favori de longue date bien qu'il ait déménagé et changé de nom trois fois depuis son ouverture il y a 17 ans. Il est situé bien à l'extérieur du territoire que nous avions pigé, mais nous y sommes allés ce soir parce que c'est maintenant officiel :


Il n'existe pas d'endroit où il est possible de commander une bière sans nourriture, en regardant le match de hockey, et dont la station de métro la plus proche est Georges-Vanier.


C'est la deuxième fois qu'un tel échec se fait ressentir, et cette fois, la douleur est plus cuisante. Lors de notre promenade à la station De la Savane, nous avions dû marcher, chercher, nous rendre aux extrémités du territoire permis dans tous les sens, avant d'avouer notre échec. Cette fois, simplement en montant sur un tabouret pour se donner un peu de perspective, on aurait pratiquement pu voir d'un coup d'oeil l'ensemble du territoire à couvrir et se rendre compte de son aridité.


Le défi que nous avions lancé à l'époque est lancé de nouveau. Quiconque peut nous contredire et nous fournir le nom et l'adresse d'un endroit qui nous aurait permis de réussir cette mission à la station Georges-Vanier gagnera de la bière gratuite pendant toute une partie de hockey, en compagnie de Ben et de moi-même.


AJOUT: Cliquez ici pour voir le territoire couvert par le métro Georges-Vanier.


Journée de fou. Mission ratée. Soirée qui finit en beauté. Car une danse à 10 $, c'est tellement mieux quand la danseuse est en larmes.*




* Cette information demeure à confirmer.


Photo empruntée à Matt McLauchlin.

Métro-bar #30 : Laurier

En ce petit lundi soir du mois de novembre, nous pigeâmes au hasard la station de métro Laurier dans le but de s’y rendre et de trouver un endroit, dans les environs, où aller écouter le match de hockey. Située dans un quartier résidentiel et relativement très près du secteur du métro Mont-Royal, les possibilités nous apparaissent dès le départ plutôt limitées.

On pense spontanément au Dieu du ciel, mais puisque nous souhaitons découvrir de nouveaux endroits, nous marchons un peu, à partir de la sortie St-Joseph de la station. Vers l’ouest, nous changeons notre trajectoire pour le nord, une fois rendus sur le boulevard Saint-Laurent. Nous gardons le Dieu du ciel en tête, comme plan B, mais nous allons voir plus au nord, jusqu’aux limites de notre territoire à explorer (avant de tomber dans le territoire de la station Rosemont).

En plein cœur du Mile-End, nous débattons sur la faune traditionnelle du secteur, les hipsters, en nous demandant principalement «c’est quoi leur maudit problème». Nous tombons finalement face à face avec le bar Chez Serge. Raton m’explique qu’il s’agirait d’une taverne ironique. Bref, d’un endroit pour hipsters qui souhaitent écouter le hockey dans une ambiance traditionnelle, mais sans s’abaisser à l’odieux de se rendre dans une authentique taverne.

L’endroit nous répugne d’emblée, mais nous sommes en Mission. Donc nous entrons. Première incongruité, le doorman (wtf?) nous demande si nous avons une réservation (re-wtf?). Même si nous n’avons pas eu la décence de nous annoncer au préalable, on nous laisse entrer, en nous pointant spécifiquement quelle table nous avons le droit d’occuper. Il faut toutefois passer au vestiaire et payer 3$ avant de prendre place. (w-t-f??!)

Le bar Chez Serge est une insulte au peuple. On tente d’y recréer les caractéristiques d’une taverne (tabourets, bar, hockey, déco ringarde, bière, pop corn), mais on y dénature l’âme en remplaçant toute la noblesse de ce type d’institution par l’artifice, le superficiel, le m’as-tu-vu et l’individualisme des bars sélects où l’on va pour se faire voir, plutôt que s’y plaire vraiment.

Attablés environ 30 minutes avant le début du match, nous encaissons cette expérience troublante. Raton est amusé face à mon incrédulité. La serveuse, dont l’âge traduit le peu d’expérience, se permet de se plaindre du froid (nous sommes en novembre), à peine voilée d’une mini-jupe et d’une camisole (nous sommes en novembre). On se commande chacun un verre de bière à 4$, dont la taille correspond finalement à ce qu’on appellerait un verre de dégustation dans les établissements qui respectent la bière.

On s’abreuve du liquide fade et trop clair, dans lequel on finit même par trouver quelques petits morceaux de glace. Ah tiens, ça doit être celle-là, «la bière la plus froide». Comme dans la pub. Inconcevable.

On vide nos verres (par terre, si on avait pu), on reprend nos manteaux au vestiaire, avant même le début de la game (en faisant face à l’incompréhension totale du staff) et on quitte. Dans les quelque 20 minutes où nous avons été là, l’endroit s’est rempli à vue d’œil. Un endroit où être vu, les soirs de game. «Un des endroits les plus in en ville pour voir les matchs du Canadien», selon Ronald King. Tant mieux pour lui.

Nous fuyons donc vers le Dieu du ciel. À peine arrivés, nous nous rendons compte… il ne diffusent pas la game ici! Ah ben ouais, on a oublié ce détail. On quitte aussitôt et on emprunte la rue Laurier vers l’est. En marchant en plein cœur du Plateau Mont-Royal, on ne peut s’empêcher de discuter d’enjeux politiques locaux (nouveaux sens uniques des rues, tarifs des parcomètres, coupe de cheveux de Luc Ferrandez, etc.). Peu après être passés devant la mairie de l’arrondissement, on arrive devant la Brasserie Laurier. Une vraie taverne.

Nous y entrons et nous nous y sentons aussitôt chez nous. Un mélange réussi (parce qu’authentique) de mobilier des années 70 et de décoration des années 90, un barman vrai et sympathique, une ambiance salon, une grande télé, des compatriotes tout à fait citoyens. Nous nous délectons de bière en fût à l’état liquide (enfin) et des deux premières périodes du match opposant le Canadien aux inadéquats Flyers.

Sachant qu’il reste un secteur à explorer pour cette 30e édition de notre Mission, nous quittons la Brasserie Laurier après deux périodes, en étant toutefois réconciliés avec la vie. Une vraie taverne, ça existe encore.

Nous n’aurions pu dire mieux car nous nous retrouvons, pour la troisième période, au Bar La Remise, au coin des grandioses rues Boucher et Resther, à deux minutes de l’édicule nord de la station Laurier. Sans rien enlever à la Brasserie Laurier, le Bar La Remise, malgré son allure un peu inquiétante vu de l’extérieur, a toutefois un charme certain.

On y est accueilli par une des barmaid les plus sympathiques qu’il m’ait été donné l’occasion de connaître dans ma carrière d’ivrogne. Rayonnant par son sourire, son expérience, sa compétence, son leadership et sa sociabilité, elle se bat avec les nombreuses télécommandes de l’endroit afin d’ajuster le son du hockey, pour tenir compte de notre présence. Du service attentionné.

On prend place et plus on observe, plus l’endroit révèle ses mystères. Sur les murs, des affiches de tous genres se côtoient : La Bolduc, Frank Zappa, Charlie Chaplin, Michel Chartrand, Che Guevara, René Lévesque, les Beatles, etc.

La faune est toute aussi riche et diversifiée. Quelques post-hipsters (concept imaginé spontanément) sont attablés près de la fenêtre. Dans la section loteries vidéo, un homme tente de gagner de l’argent tout en tenant entre ses lèvres une pipe en bois… sans rien fumer. Plus près de nous, deux adolescents boivent chacun une petite Budweiser, en jouant au billard. Charmant. On a tous commencé à quelque part.

Un autre individu me rappelle Fardoche et un dernier louche cache discrètement sur lui une bouteille de Frank’s Red Hot Sauce, avec laquelle il pimente sa bière… en prenant bien soin d’observer autour de lui que personne ne le voit faire.

Le temps passe, le Canadien s’effondre en troisième et la Mission tire à sa fin. Mais ce soir, au métro Laurier, nous avons réaffirmé la place des tavernes (les vraies!) dans notre société. Longue vie! Et santé!

Métro-bar #29 : Lasalle

Trio, triolet, trinité... C'est la troisième fois que le sort nous mène à une station de métro située à Verdun, et la dernière. Construite au milieu de rien du tout sauf ce qui s'annonçait devenir un quartier résidentiel, la station Lasalle n'annonce rien de bien prometteur.

C'est bien à un quartier résidentiel que nous sommes confrontés. Rien d'un côté, rien de l'autre. Après une marche de plusieurs minutes qui nous mène accidentellement à côté du métro Charlevoix, nous retrouvons ce que nous croyions dès le départ être le seul endroit répondant aux exigences de notre mission.


Il s'agit du pub St-Charles. On y trouve quelques tables de poker, quelques autres tables, quelques téléviseurs, et une décoration typique de taverne qui voue un culte à Joe Sakic.


Nous manquons malheureusement l'hommage à Pat Burns avant la partie. Nous larmoyons à son sujet depuis plusieurs longues minutes lorsque subitement, la musique radio du bar fait place au son du match précisément au «ô» du «Ô Canada». Tout le monde fait le saut, incluant la barmaid.


D'ailleurs, celle-ci est probablement la seule au monde qui reprend les grosses 50 vides sans offrir de bière supplémentaire. On doit en effet user de ruse pour attirer son attention et obtenir un peu plus à boire.


Pour profiter pleinement de cet endroit unique, rendez-vous au coin de Wellington et Butler. C'est situé immédiatement à la sortie de Verdun, dans Pointe-Saint-Charles, tout juste de l'autre côté du viaduc de l'autoroute menant au pont Champlain.


En somme, le pub St-Charles est ce type d'endroit où jamais personne n'irait en métro. Sauf nous. 
Heureusement, les Maple Leafs n'ont pas été de taille pour le Canadien.

Métro-bar #28 : Côte-des-Neiges

Après une léthargie inexplicable en 2009-2010, la Mission Métro-bar reprend pour de bon du service pour la saison 2010-2011. Nous profitons du tout premier match du Canadien cette saison pour piger notre 28e destination et ainsi franchir la barre du 40% au niveau de notre taux de réalisation de la Mission. En ce 7 octobre 2010, nous sortons au métro Côte-des-Neiges.

Ayant fréquenté l’Université de Montréal dans mon jeune temps, je sais très bien qu’on trouve un ratio respectable de débits de boisson par mètre carré aux alentours du métro Côte-des-Neiges. On prend tout de même la peine, pour la forme, de faire un petit tour du quartier. Sachant qu’on ne trouvera rien vers l’ouest et que la station Côte-Sainte-Catherine n’est pas très loin, on fait un petit détour via la rue Decelles, on revient vers le boulevard Côte-des-Neiges, on monte jusqu’à Côte-Sainte-Catherine, avant de revenir pratiquement à notre point de départ. Il y a Les Grandes Gueules et la Maisonnée, mais c’est le McCarold et le Tabasco Bar qui ont retenu notre attention.

Le Tabasco Bar est un établissement qui a changé de nom et de mains plusieurs fois. Jadis connu comme étant Le Crocodile, ou encore «le bar de la FAECUM» (Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal), il a également, pendant un bout de temps, abrité une approximative franchise de l’infâme Peel Pub.

Pour poursuivre dans les anecdotes du passé, Raton et moi nous remémorons en marchant la malédiction qui semble nous affliger à chaque fois que nous approchons ce débit de boisson, peu importe l’époque et peu importe son nom. Souvenons-nous d’abord qu’en 2002, le Canadien affrontait en deuxième ronde des séries les Hurricanes de la Caroline. Rappelons-nous également que le Canadien s’en tirait pas mal dans cette série et s’enlignait pour l’emporter.

Jusqu’à ce qu’en plein milieu d’un match de cette série, Raton et moi entrâmes au 5414, rue Gatineau (probablement Le Crocodile, à l’époque) afin d’apprécier une bonne game et une bonne bière (comme il se doit). L’énergie qui animait le Canadien s’est alors soudainement dissipée, les Hurricanes ont fait fondre l’avance du Canadien et ont remporté le match. Le Canadien ne s’en est jamais remis et a perdu la série en six matchs.

Un peu plus de deux ans plus tard, en 2004, moi et des collègues universitaires avons eu la brillante idée d’aller regarder la soirée électorale de l’élection présidentielle américaine au 5414, rue Gatineau (le Peel Pub, à l’époque). Résultat : victoire, pour un deuxième mandat, du républicain George W. Bush.

C’est avec cet inquiétant background que nous entrons donc, le 7 octobre 2010, au Tabasco Bar. Il n’est pas encore 19h que l’endroit est plein à craquer. On se dirige donc au deuxième étage, où on trouve un endroit où s’installer, près d’un groupe d’étudiants, d’un groupe de parents d’étudiants (?!) et d’une étudiante européenne qui suit avec intérêt un cours de Hockey 101 donné par une collègue québécoise.

En attendant le début du match, on se remet peu à peu dans l’état d’esprit de notre Mission, on réactive nos réflexes de tout observer, de tout commenter et de trouver les explications les plus absurdes aux éléments les plus anodins qui nous entourent. N’étant plus étudiant depuis déjà 2 ans, j’observe la jeune faune qui peuple le bar et je partage avec Raton le coup de vieux que je suis en train de ressentir. Ils sont jeunes. Et moi, moins. La vingtaine tire à sa fin, Vieux Ben, pensai-je, pendant que Raton me fait remarquer que le classique What’s My Age Again? de blink-182 bourdonne dans nos oreilles à ce moment même. L’ironie est parfaite.

Devant l’absence manifeste de service aux tables (du moins, à notre table), je me dirige au bar afin de commander de la bière et de la nourriture. Le ratio de 2 employés pour 300 clients, la nécessité de changer le baril de la bière que j’ai commandée et une organisation du travail qui laisse à désirer font en sorte que je ne reviens à notre table que 15 minutes plus tard, avec qu’un pichet de Rickard’s Red. La malédiction se poursuit.

Après nos repas et le deuxième pichet, on profite du deuxième entracte pour conclure que notre visite au Tabasco Bar n’a pas été concluante et qu’on mérite mieux pour une sortie dans Côte-des-Neiges. Direction Pub McCarold. À l’instant même où l’on sort du Tabasco, on entend toute la clientèle du bar s’enflammer en même temps. Jeff Halpern vient de marquer son premier but de la saison. Au moment précis où on est sorti du 5414, rue Gatineau. La malédiction se poursuit.

Accueillis comme des rois au McCarold, comme dans la plupart des pubs irlandais, on s’installe sur le bord de la fenêtre, avec une vue sur la grande télé et on se gâte d’une bonne bouteille de Quatre-centième d’Unibroue. Malheureusement, les efforts du Canadien de remonter la pente en troisième période ne seront pas suffisants pour faire de cette escale au McCarold une conclusion parfaite à une soirée dont on se souviendra finalement comme étant l’épisode 3 de la Malédiction du 5414, rue Gatineau.

Metro-bar #27 : Place d'Armes

Je ne crois pas que nous y ayons pensé avant de commencer cette mission, mais il appert que le centre de la ligne orange ne soit pas un endroit rêvé où trouver un bar présentant un match de hockey. Après avoir eu du plaisir près de la station Champ-de-Mars et après nous être désolés de la platitude des environs de Bonaventure un dimanche soir, voici donc que nous avons eu droit à une pige qui nous ramenait dans ces environs : Place-d'Armes.

Nous connaissons très bien les limites du territoire qu'il nous sera permis d'explorer car nous en avons déjà atteint les limites nord et est lors de soirées précédentes. Nous tentons toujours notre chance dans le Quartier chinois, où nous ne découvrons que le Glow, un «lounge» japonais à l'intérieur duquel on présente du karaoké sur grand écran, et où se trouve un bar à crème glacée.

Une courte marche vers l'ouest et il nous semble manifeste que la seule destination potentielle sera le Vieux Montréal.

Ce n'est cependant pas simple. Le Pharaon Lounge, sur St-Paul, ne présente pas le match. Dommage, nous aurions apprécié leur sélection de bières belges.

Nous passons devant un endroit qui ressemble à un bar à porto. Nous percevons le reflet d'un écran de télé présentant le hockey à l'intérieur, mais nous n'arrivons pas à trouver où peu bien se trouver le téléviseur.

Nous tentons une incursion dans l'Auberge Alternative de Jeunesse du Vieux Montréal. Ni bière, ni hockey. Enfin, nous pourrions probablement trouver l'un et l'autre, mais nous n'avons pas particulièrement envie de fouiller l'endroit. Je ne peux pas m'empêcher de penser, en redescendant, qu'il faudrait se montrer plus aventureux dans ce type d'endroit, quitte à expliquer aux voyageurs l'objet de notre mission et de les inviter à nous accompagner.

Poursuivons.

Nous trouvons finalement un restaurant au nom prometteur, le Porto Mar, en pleine Place d'Youville. Nous tentons de nous y installer pour prendre un verre avant de poursuivre notre route. Nous pourrons au moins y regarder une période. Malheureusement, il nous faudrait manger pour y demeurer, et ça ne figure pas parmi nos plans. Toutefois, le très aimable personnage qui nous accueille (propriétaire? maître d'hôtel?) nous pointe une direction en affirmant que nous y trouverons le fruit de nos efforts.

Alors que nous remontons prestement la petite rue Saint-François-Xavier qui longe le côté du restaurant en chantant les louanges de notre bienfaiteur, force nous est de constater que l'endroit parfait où il nous envoie n'est autre que le lieu énigmatique au téléviseur furtif que nous avons aperçu plus tôt.

C'est avec plaisir que nous constatons que l'appareil en question se trouve accroché au dessus de la porte par laquelle nous entrons, ce qui explique sa mystérieuse évanescence lorsqu'on observe l'intérieur à partir de l'extérieur.

Nous sirotons l'un une coupe de vin, l'autre, un Arnold Palmer – vodka, limonade, thé glacé – en regardant la deuxième période et l'espace d'un instant, le pub/bistro Santos nous plaît.

Ce n'est cependant pas une sortie Métro-bar typique, et nous cheminons bientôt vers le nord. Arrivés au coin de Saint-Antoine pratiquement en face du métro Place-d'Armes, nous tombons nez à nez avec ce que nous connaissons : un endroit à l'atmosphère résolument relax, avec bière en pichet, serveuse indifférente avec décolleté, et bien sûr, la game!

Il s'agit du restaurant de l'élégant hôtel Embassy Suites. Il semble que le restaurant soit beaucoup moins raffiné lorsque sa cuisine est fermée et qu'il n'est peuplé que par quelques perdus qui ne cherchent toujours, après tout, qu'un endroit où regarder un match de hockey.

Métro-bar #26 : Angrignon

C’est le jeudi 11 mars 2010 qu’a eu lieu la 26e édition de la Mission Métro-Bar. Et c’est le 17 octobre qu’on en publie le compte-rendu. En effet, la Mission a vivement perdu de la vitesse en 2009-2010, ce qui est dû à divers facteurs plus ou moins valables pour justifier le quasi-abandon d’une si noble Mission.

Soyez rassurés, nous comptons reprendre un certain rythme de croisière, maintenant que la saga des gardiens de but du Canadien est terminée et que nous avons enfin, pour la première fois depuis plusieurs saisons, un vrai et indiscutable gardien #1.

Quelques jours après s’être mérité une promesse de bière gratuite lors de la soirée #25, nous décidons d’abord de retourner au Café Pino, notre trouvaille du métro De L’Église, pour réclamer notre dû. Nous savourons notre butin, avant d’en commander une deuxième et de procéder au choix aléatoire de notre destination de la soirée. Après s’être enfoncés dans un coin éloigné de la ligne verte, nous espérions fort mieux, avouons-le, que de se retrouver... au terminus Angrignon.

Bordé par le Parc Angrignon et isolé de toute densité urbaine digne de ce nom, la station Angrignon sert essentiellement de terminus d’autobus afin de se rendre loin, plus loin. Pour la page d’histoire, sachez que la station Angrignon a été construite un peu nulle part, du côté est du Parc Angrignon parce qu’à l’époque, le maire de LaSalle, dont les limites municipales sont situées du côté ouest du parc, avait refusé qu’une station de métro soit construite dans sa municipalité. Comprenons que sa ville aurait alors eu à financer une partie des coûts d’exploitation du métro. C’est ce qui fait que l’arrondissement LaSalle est aujourd’hui passablement isolé et que ça prend une éternité pour se rendre au Cégep André-Laurendeau, alors que la station Angrignon était à l’origine supposée être située juste à côté. Applaudissons, encore une fois, le côté visionnaire de nos élus.

Pris du mauvais côté du parc, nous nous engageons donc vers le boulevard Newman, où centre d’achat (le Carrefour Angrignon) et autres commerces obèses s’offrent à nous. Il s’agit vraiment de la seule option que nous avions. Vers l’est, un quartier résidentiel et la station Monk nous rebutaient. Au sud, en longeant le parc, on arrive au Canal de l’aqueduc sans avoir croisé le moindre commerce. Et au nord, on n’a droit qu’à l’autoroute 20.

On marche donc vers l’ouest, en longeant l’extrémité nord du parc. On songe à entrer au Carrefour Angrignon et chercher un petit bar de loteries vidéo, ce qui nous aurait permis de tenir compagnie à la pauvre barmaid de 17 ans qui doit écouter le hockey seule, sans jamais parler à personne. Mais nous y renonçons et aboutissons finalement (on n’a rien trouvé de mieux, sérieux!), au Buffet Vichy. Un resto de moyenne gamme comme il y en a tant dans les quartiers un peu excentrés. Passé 20h, un soir de semaine, c’était déjà assez tranquille, surtout dans la section bar, que nous avons investie.

La game passe dans une petite télé, sans le son. On boit de la Rickard’s Red vendue trop chère et on mange peut-être un petit quelque chose. Je ne suis plus certain; ma mémoire me fait défaut.

On a sérieusement regardé en silence le match jusqu’à la fin, avant de retourner à pied jusqu’au métro Angrignon, là où la vue de nos bons vieux trains bleus nous a réconfortés en nous rappelant que oui, nous n’étions pas si loin de chez nous.

Pourquoi la Mission a perdu son rythme au cours de la dernière année? Parce que nous aussi, des fois, ça nous tente de passer des soirées agréables.

Métro-bar #25 : De l'Église


Nous nous rencontrons près des tourniquets du métro de l’Église en ce dimanche 7 mars afin de renouer avec la tradition et nous remettre à cette mission divine qui nous a été confiée. Nous avons tiré au hasard cette deuxième station verdunoise, et comme la première fois, ça ne s’annonce pas simple. Ou trop simple.

Nous avions évoqué précédemment la croyant populaire voulant qu’un bar, à Verdun, ça n’existe pas. Vous trouverez notre réfutation de ce mythe en lisant le compte rendu de notre superbe soirée à la station Verdun, au printemps dernier.


Fidèle à notre habitude, nous évaluons les possibilités. Vers le sud, il n’y a qu’un St-Hubert, qui sera notre dernier recours. Vers le nord, rien de bien prometteur avant d’atteindre Ville-Émard, de l’autre côté du canal de l’Aqueduc. Et c’est trop près de la station Charlevoix.


Reste donc la rue Wellington. Nous trouvons rapidement ce qui s’avérera la seule possibilité. Il y a beaucoup de restaurants à Verdun, ainsi qu’un charmant salon de thé, une fromagerie, un boucher, des dépanneurs à chaque coin de rue… Et le Café Pino, resto bar.


Nous envisageons de prendre place à une table située dans la vitrine, mais le patron italien nous indique qu’il faut se rendre dans la section bar pour y boire sans manger. Il s’agit en fait d’un enclos entouré d’un comptoir, où l’on retrouve des tabourets, des machines à jeux, et bien sûr, quelques habitués.


La décoration nous réjouit. On y annonce de la Labatt 50 partout, mais on n’en sert pas. Le mobilier et les électroménagers sembleraient d’avantage à leur place dans une résidence que dans un commerce. On y trouve des photos d’équipes de soccer italiennes datant du siècle dernier, d'autres affiches de bière qui ne sont pas servies, et surtout, une magnifique toile où un personnage semble s’adonner à la gratification orale d’un autre personnage.


Vers 22h15, le propriétaire annonce qu’il ferme dans cinq minutes. Pas question, il reste encore la moitié de la troisième période à jouer. On fait semblant de rien et on continue de regarder le match.


Alors qu'il ne reste qu'environ deux minutes au match, le propriétaire nous annonce qu'il nous paie la tournée si le Canadien gagne. C'est 3 à 1 pour les Ducks à ce moment, mais quelques instants plus tard, Brian Gionta marque son 20e but de la saison, et on recommence à y croire. Nous ne sommes d'ailleurs pas déçus, puisque Andrei Markov marque à son tour à 11 secondes de la fin.



C'est finalement en fusillade que le Canadien a gagné. Le propriétaire, assez pressé de fermer et de nous mettre dehors (ainsi que l'unique autre client), nous promet qu'il nous paiera la bière lors de notre prochaine visite.

Prochaine visite? Si ça n'avait pas été de cette promesse, il n'aurait jamais même été question que nous retournions à cet endroit... Nous déconseillons fortement d'aller passer la soirée dans les environs du métro de l'Église, sauf si c'est pour aller voir un match du Junior de Verdun à l'Auditorium.

Métro-bar #24 : L'Acadie

Pour sa 24e édition, la Mission Métro-Bar avait véritablement tout mis en place pour une soirée qui ne pouvait que résulter en un échec cuisant. En ce premier lundi soir de décembre, la première tempête de neige de la saison vient abruptement mettre un terme à un automne qui commençait à plaire à tout le monde.

Les Flyers de Philadelphie étaient en ville ce soir-là pour rendre visite au Canadien et pour couronner le tout, nous pigeâmes le métro L’Acadie. Heureusement, seul point positif pour l’instant, une fan de la première heure se joint à nous ce soir. Pour la remercier de sa compagnie, on lui offre une désagréable et impertinente balade à pied, au coeur de la tempête, dans la zone démilitarisée qui sépare Ville Mont-Royal de Parc-Extension.

J’insiste pour d’abord aller jeter un oeil à l’avenue Beaumont, à l’ouest de l’Acadie. Jusqu’à la frontière officielle de Ville Mont-Royal, j’ai espoir de trouver peut-être un café, un bistro, quelque chose qui pourrait sauver l’honneur du métro L’Acadie. Nos espoirs s’éteignent rapidement.

On commence déjà à évoquer l’échec, puisqu’à l’ouest, c’est Ville Mont-Royal et on sait qu’il n’y a rien (voir le récit Métro-bar #3 : De la Savane par moi ou par Raton). Au sud, la gare de triage d’Outremont constitue une limite infranchissable qui de toute façon, nous rapprocherait trop de la station Outremont. À l’est, la station Parc, déjà visitée (voir Métro-bar #17 : Parc), n’est pas très loin. La rue Jean-Talon doit avoir quelque chose de très près à nous offrir si on ne veut pas devoir rebrousser chemin.

Dernier recours, je sais qu’à quelques kilomètres au nord, près du Centre Rockland, il y a un café-bar quelconque qui pourrait nous sauver. Mais en pleine tempête, notre envie de s’y rendre est très faible.

Nous nous dirigeons donc vers la rue Jean-Talon. Sur L’Acadie, nous constatons la dualité criante entre Ville Mont-Royal et Parc-Extension. Même les rues ne débouchent pas, pour éviter la contamination sociale.

L’arrivée sur la rue Jean-Talon, artère très commerciale, rehausse nos attentes. En tentant de déterminer notre limite à ne pas dépasser vers l’est, pour ne pas empiéter sur le territoire du métro Parc, nous nous retournons et voyons derrière nous... un bar ! Le Café Cozmos, au coin Jean-Talon / Wiseman, fait office d’oasis grec dans une mer de restaurants indiens. Mais on remarque vite que le Cozmos n’est pas seul puisqu’en face, le Lounge Spartan s’offre également à nous.

Nous commençons par le Cozmos, qui nous rappelle quelque peu notre mésaventure du métro D’Iberville et les cafés du métro De Castelnau (par Ben; par Raton). Très grand, un peu crasseux, mais sympathique. Nous débattons sur l’identité de la bière en fût qui nous est servie, en regardant le hockey... sans le son. C’est qu’il ne faut pas déranger le groupe de quelques clients qui regardent (avec le son) une téléréalité grecque sur une autre télé.

Nous finissons par quitter, pour aller découvrir le Spartan. Cette fois, on se croirait dans un sous-sol des années 1990. Fauteuils confortables, télé gigantesque de qualité moyenne, bar, éclairage et mobilier récent. Clientèle d’habitués (voire composée exclusivement d’amis du propriétaire). Nous savourons un dernier verre en admirant les dernières minutes de la victoire du Canadien.

Le métro L’Acadie ne nous aura pas offert la soirée du siècle, mais il aura dépassé nos attentes, au départ très pessimistes. Trouver des endroits près du métro L’Acadie où on retournerait fort bien dans l’avenir, si l’occasion se présente? C’est là l’idée maîtresse à la base de la Mission métro-bar.

En direct de l’extrémité ouest de Parc-Extension, c’était le compte-rendu de Ben, pour la Mission Métro-bar. Bonsoir.

Métro-bar #23 : Rosemont

Après quelques sorties exotiques dans des endroits inhabituels comme les stations Côte-Sainte-Catherine et L’Assomption, nous pigeons en ce dernier samedi de novembre le métro Rosemont. Enfin de retour au centre de l’île, nous disons-nous.

Les secteurs à arpenter sont nombreux et juste assez prolifiques en terme de bars. Nous identifions dès le départ deux options. À l’ouest de la rue Saint-Denis, en empruntant le boulevard Rosemont (qui devient l’avenue Van Horne), nous avons accès au très branché Mile End et au «nouveau» boulevard Saint-Laurent, qui avait à nous offrir, ce soir-là, la soirée 6e anniversaire du Syndrome.

Nous gardons l’option en poche avant d’entamer notre balade vers l’est. En admirant le Centre de transport Saint-Denis de la STM, au coin de Saint-Denis bien entendu, nous apercevons un bar qui semble présenter la game, mais qui semble aussi peuplé exclusivement d’une dame qui prépare des décorations de Noël. Nous gardons l’option en poche.

Plus loin à l’est, le Bar Dakota nous rappelle de vieux souvenirs. Tout comme la Boîte à Marius. On est tout de suite d’accord : il est hors de question qu’on y aille, à part si on se trouvait au métro De la Savane et que ce serait la seule option possible.

Nous continuons donc. J’insiste alors : on ne peut pas venir au métro Rosemont un soir de game sans aller faire un tour à l’excellent
Brouhaha. Légèrement reclus (coin De Lorimier / Des Carrières), il en vaut le détour. On vous y offre une gamme riche, variée et originale de bières de microbrasserie dans une ambiance de taverne sportive de quartier peut-être un peu trop branchée, mais encore tolérable. Le travail très attentionné de notre serveuse se doit d’être souligné. [Ajout de Raton : Je dirais que son service a été exceptionnel. C'est le bon mot pour le décrire, et je recommande férocement cet endroit à quiconque aime la bonne bière.]

On y passe la première période, avant de quitter à contrecoeur. Sur le chemin, nous avons vu d’autres endroits potentiellement intéressants et nous ne pouvons, dans le cadre de cette Mission, nous contenter d’un seul endroit en ces circonstances.

Coin Rosemont / De Bordeaux, nous voici à la Petite Boîte. On y entre à reculons, se remémorant de mauvaises expériences passées. Une vraie taverne, cette fois. Le son de la game est absent, mais les habitués qui essaient de jouer au pool, bien présents. On y dévore un pichet de bière ordinaire, servi par une serveuse dont le décolleté défie courageusement les lois de la physique. S’en suit une discussion scientifique sérieuse.

Les Capitals créent l’égalité à 12 secondes de la fin du match. Et depuis plusieurs minutes, l’animateur de foule de l’endroit prépare la soirée karaoké (avec une potentiel de trois clients pour se joindre à lui), en faisant jouer de la musique de plus en plus mauvaise, de plus en plus forte. Ils nous auraient gueulé «sacrez votre camp» en pleine face que ça n’aurait pas été plus clair.

Nous marchons d’un pas rapide jusqu’au
Bar Dakota, où nous sommes témoins de la défaite du Canadien en fusillade. Un pichet de Boréale blonde pour nous réconforter. Ce sera la fin de la soirée. On n’aura pas su si la dame et ses décorations de Noël ont écouté la game tous seuls et si le Syndrome aurait valu le coup.

Mais en quittant, Raton me dit qu’il ira faire un tour au Syndrome avant de retourner à la maison. Je l’invite à faire part de son expérience en commentaires. De mon côté, j’ai déclaré forfait à ce stade-ci.

Soulignons qu’avec cette soirée, nous avons terminé le premier tiers de notre Mission. À moins qu’ils ne rajoutent encore des stations de métro d’ici à ce qu’on arrive à 68...

Métro-bar #22 : Côte-Sainte-Catherine

Des quarante-sept stations restantes dans le cadre de cette Mission, nous en comptons plusieurs qui s'annoncent d'excellents défis pour une soirée ouverte à tous. Côte-Sainte-Catherine n'en fait pas partie. Sans grande surprise, nous amorçons cette exploration en duo.


Un simple coup d'oeil à un plan du secteur permet de constater que nous n'irons pas très loin. Les métros Plamondon (nord), Côte-Des-Neiges (est) et Snowdon (sud) sont pratiquement au coin de la rue, et Hampstead se dresse, peu à l'ouest de l'autoroute Décarie, comme un gros obstacle plein de rien à voir.

Inutile de décrire longuement notre parcours. Disons donc que nous arpentons la rue Victoria, la seule qui soit le moindrement commerciale dans le coin. Elle s'avère dépourvue de bar, évidemment, alors nous nous rabattons sur Décarie, une fois de plus.

Directement en face d'un vaste édifice en verre, nous découvrons deux endroits qui pourraient convenir. Comme le veut la tradition, on passe tout droit devant le premier pour aller découvrir le deuxième. Il s'agit du Vodka Bar, dont les tabourets arborent le design de vache. On y sert également de la bière. On n'allait pas passer la soirée à boire de la vodka, bien sûr.

C'est tout petit, c'est très coloré, on regarde le hockey, et la séduisante barmaid refuse catégoriquement de parler en français, malgré les efforts pédagogiques de Ben. Après deux périodes, elle en aura peut-être dit deux mots, accidentellement. Ben est catégorique : elle doit venir de Hampstead.

J'aimerais souligner la toilette mémorable du Vodka Bar. L'odeur du sent-bon est incompréhensible. Le bol de toilette est carré. La cuvette n'est pas recouverte et on constate que le mécanisme tient à l'aide d'un tie-wrap. Le miroir au dessus du lavabo est penché vers l'avant, ce qui donne l'impression d'être un géant. L'eau chaude est immédiatement bouillante, et il faut tourner plusieurs fois pour avoir ne serait-ce qu'un petit peu d'eau froide. Génial. On en sort avec le sourire.

Nous allons ensuite visiter le Café Solaris. On découvre un savant mélange de bar, de café, de resto et de tentative de musée du sport. Nous y mangeons une poutine constituée de frites McCain, de sauce en sachet et de fromage cheddar râpé. Nous survivons. C'est alors que survient notre unique visiteuse de la soirée, une certaine Laurie, connue à une autre époque. Cet endroit ne révèle pas de grande surprise. Le Canadien perd en fusillade contre les Red Wings.

À la toute fin de la soirée, je dois en avoir le coeur net. Je retourne au Vodka Bar et je commande une des nombreuses vodkas au tableau, après quoi je pose la question qui s'impose.

La barmaid ne vient pas de Hampstead. Elle me l'affirme avec un sourire qui veut tout dire : elle a très bien compris la discussion que Ben et moi avons eue à ce sujet. En français.