Pour sa 24e édition, la Mission Métro-Bar avait véritablement tout mis en place pour une soirée qui ne pouvait que résulter en un échec cuisant. En ce premier lundi soir de décembre, la première tempête de neige de la saison vient abruptement mettre un terme à un automne qui commençait à plaire à tout le monde.
Les Flyers de Philadelphie étaient en ville ce soir-là pour rendre visite au Canadien et pour couronner le tout, nous pigeâmes le métro L’Acadie. Heureusement, seul point positif pour l’instant, une fan de la première heure se joint à nous ce soir. Pour la remercier de sa compagnie, on lui offre une désagréable et impertinente balade à pied, au coeur de la tempête, dans la zone démilitarisée qui sépare Ville Mont-Royal de Parc-Extension.
J’insiste pour d’abord aller jeter un oeil à l’avenue Beaumont, à l’ouest de l’Acadie. Jusqu’à la frontière officielle de Ville Mont-Royal, j’ai espoir de trouver peut-être un café, un bistro, quelque chose qui pourrait sauver l’honneur du métro L’Acadie. Nos espoirs s’éteignent rapidement.
On commence déjà à évoquer l’échec, puisqu’à l’ouest, c’est Ville Mont-Royal et on sait qu’il n’y a rien (voir le récit Métro-bar #3 : De la Savane par moi ou par Raton). Au sud, la gare de triage d’Outremont constitue une limite infranchissable qui de toute façon, nous rapprocherait trop de la station Outremont. À l’est, la station Parc, déjà visitée (voir Métro-bar #17 : Parc), n’est pas très loin. La rue Jean-Talon doit avoir quelque chose de très près à nous offrir si on ne veut pas devoir rebrousser chemin.
Dernier recours, je sais qu’à quelques kilomètres au nord, près du Centre Rockland, il y a un café-bar quelconque qui pourrait nous sauver. Mais en pleine tempête, notre envie de s’y rendre est très faible.
Nous nous dirigeons donc vers la rue Jean-Talon. Sur L’Acadie, nous constatons la dualité criante entre Ville Mont-Royal et Parc-Extension. Même les rues ne débouchent pas, pour éviter la contamination sociale.
L’arrivée sur la rue Jean-Talon, artère très commerciale, rehausse nos attentes. En tentant de déterminer notre limite à ne pas dépasser vers l’est, pour ne pas empiéter sur le territoire du métro Parc, nous nous retournons et voyons derrière nous... un bar ! Le Café Cozmos, au coin Jean-Talon / Wiseman, fait office d’oasis grec dans une mer de restaurants indiens. Mais on remarque vite que le Cozmos n’est pas seul puisqu’en face, le Lounge Spartan s’offre également à nous.
Nous commençons par le Cozmos, qui nous rappelle quelque peu notre mésaventure du métro D’Iberville et les cafés du métro De Castelnau (par Ben; par Raton). Très grand, un peu crasseux, mais sympathique. Nous débattons sur l’identité de la bière en fût qui nous est servie, en regardant le hockey... sans le son. C’est qu’il ne faut pas déranger le groupe de quelques clients qui regardent (avec le son) une téléréalité grecque sur une autre télé.
Nous finissons par quitter, pour aller découvrir le Spartan. Cette fois, on se croirait dans un sous-sol des années 1990. Fauteuils confortables, télé gigantesque de qualité moyenne, bar, éclairage et mobilier récent. Clientèle d’habitués (voire composée exclusivement d’amis du propriétaire). Nous savourons un dernier verre en admirant les dernières minutes de la victoire du Canadien.
Le métro L’Acadie ne nous aura pas offert la soirée du siècle, mais il aura dépassé nos attentes, au départ très pessimistes. Trouver des endroits près du métro L’Acadie où on retournerait fort bien dans l’avenir, si l’occasion se présente? C’est là l’idée maîtresse à la base de la Mission métro-bar.
En direct de l’extrémité ouest de Parc-Extension, c’était le compte-rendu de Ben, pour la Mission Métro-bar. Bonsoir.
Métro-bar #24 : L'Acadie
Ligne bleue, Mont-Royal, Villeray–Saint-Michel–Parc-ExtensionMétro-bar #23 : Rosemont
Ligne orange, Rosemont–La Petite PatrieAprès quelques sorties exotiques dans des endroits inhabituels comme les stations Côte-Sainte-Catherine et L’Assomption, nous pigeons en ce dernier samedi de novembre le métro Rosemont. Enfin de retour au centre de l’île, nous disons-nous.
Les secteurs à arpenter sont nombreux et juste assez prolifiques en terme de bars. Nous identifions dès le départ deux options. À l’ouest de la rue Saint-Denis, en empruntant le boulevard Rosemont (qui devient l’avenue Van Horne), nous avons accès au très branché Mile End et au «nouveau» boulevard Saint-Laurent, qui avait à nous offrir, ce soir-là, la soirée 6e anniversaire du Syndrome.
Nous gardons l’option en poche avant d’entamer notre balade vers l’est. En admirant le Centre de transport Saint-Denis de la STM, au coin de Saint-Denis bien entendu, nous apercevons un bar qui semble présenter la game, mais qui semble aussi peuplé exclusivement d’une dame qui prépare des décorations de Noël. Nous gardons l’option en poche.
Plus loin à l’est, le Bar Dakota nous rappelle de vieux souvenirs. Tout comme la Boîte à Marius. On est tout de suite d’accord : il est hors de question qu’on y aille, à part si on se trouvait au métro De la Savane et que ce serait la seule option possible.
Nous continuons donc. J’insiste alors : on ne peut pas venir au métro Rosemont un soir de game sans aller faire un tour à l’excellent Brouhaha. Légèrement reclus (coin De Lorimier / Des Carrières), il en vaut le détour. On vous y offre une gamme riche, variée et originale de bières de microbrasserie dans une ambiance de taverne sportive de quartier peut-être un peu trop branchée, mais encore tolérable. Le travail très attentionné de notre serveuse se doit d’être souligné. [Ajout de Raton : Je dirais que son service a été exceptionnel. C'est le bon mot pour le décrire, et je recommande férocement cet endroit à quiconque aime la bonne bière.]
On y passe la première période, avant de quitter à contrecoeur. Sur le chemin, nous avons vu d’autres endroits potentiellement intéressants et nous ne pouvons, dans le cadre de cette Mission, nous contenter d’un seul endroit en ces circonstances.
Coin Rosemont / De Bordeaux, nous voici à la Petite Boîte. On y entre à reculons, se remémorant de mauvaises expériences passées. Une vraie taverne, cette fois. Le son de la game est absent, mais les habitués qui essaient de jouer au pool, bien présents. On y dévore un pichet de bière ordinaire, servi par une serveuse dont le décolleté défie courageusement les lois de la physique. S’en suit une discussion scientifique sérieuse.
Les Capitals créent l’égalité à 12 secondes de la fin du match. Et depuis plusieurs minutes, l’animateur de foule de l’endroit prépare la soirée karaoké (avec une potentiel de trois clients pour se joindre à lui), en faisant jouer de la musique de plus en plus mauvaise, de plus en plus forte. Ils nous auraient gueulé «sacrez votre camp» en pleine face que ça n’aurait pas été plus clair.
Nous marchons d’un pas rapide jusqu’au Bar Dakota, où nous sommes témoins de la défaite du Canadien en fusillade. Un pichet de Boréale blonde pour nous réconforter. Ce sera la fin de la soirée. On n’aura pas su si la dame et ses décorations de Noël ont écouté la game tous seuls et si le Syndrome aurait valu le coup.
Mais en quittant, Raton me dit qu’il ira faire un tour au Syndrome avant de retourner à la maison. Je l’invite à faire part de son expérience en commentaires. De mon côté, j’ai déclaré forfait à ce stade-ci.
Soulignons qu’avec cette soirée, nous avons terminé le premier tiers de notre Mission. À moins qu’ils ne rajoutent encore des stations de métro d’ici à ce qu’on arrive à 68...