Métro-bar #10 : Villa-Maria



Pour son 10e anniversaire (?), le rallye métro-bars se paie le west-side! Nous aboutissons pour la première fois (première fois de ma vie, même à l'extérieur de ce projet) dans Notre-Dame-de-Grâce. Les environs de la station sont peu invitants, puisqu'on borde l'autoroute Décarie. Nous avons pigé Villa-Maria.

Comme d'habitude, nous délimitons notre territoire en urinant partout en consultant notre plan du secteur. Le vrai quartier est à l'ouest. Au nord et au sud, rien de bien majeur. Du moins rien qui vaille le détour. Et à l'est, notre plan nous montre un énorme terrain vide, avant les rues résidentielles de Westmount. Mais qu'est-ce?


Nous comprenons rapidement qu'il s'agit de Villa Maria, une école secondaire privée pour filles dont l'entrée à elle seule nous intimide par sa grille et sa longue allée bordée d'arbres. C'est drôle pendant un instant. On se sent comme deux ados attardés devant un collège de filles...


Plus loin, c'est Westmount. Alors non.


L'avenue De Monkland semble donc la principale artère commerciale du secteur. Trottoirs larges, agréables à marcher. Nous avons obtenu une information d'une source qui suggérait un joli pub nommé Ye Old Orchard au coin de la rue du même nom. En approchant, ça nous frappe comme une enseigne lumineuse turquoise de huit mètres carrés : euh... une enseigne lumineuse turquoise de huit mètres carrés proclamant «taverne» en lettres minuscules (ce qui est un peu contradictoire). Tout près se trouve Ye Old Orchard. C'est décidé, nous n'irons pas plus loin.


Le Old Orchard Pub nous appelle. On peut difficilement avoir mieux. On revient quand même observer à travers la vitrine de la TAVERNE pour voir... Trahison! C'est un p'tit resto de quartier! Tout cute! C'est la pire fausse représentation de l'histoire de l'affichage commercial. Claude F. Archambault a été saisi de la cause, soyez-en certains.


On entre donc au Old Orchard Pub, sur Monkland, tout juste à l'ouest de... l'avenue Old Orchard. Le hockey est présent sur les télés, mais sans le son. Hum... On juge que ça passe le test. C'est très achalandé pour un mardi. On s'asseoit au comptoir et on attend. Et on attend. Veut-on nous faire comprendre que les francophones ne sont pas les bienvenus ici? Attendez pas que j'appelle Julius Grey...


Finalement, on nous apporte menu et bière. Nous commandons chacun une pinte de Newcastle, j'y ajoute un scotch, et nous sommes heureux. L'endroit a de la classe, nous passerons une agréable soirée.


C'est alors que surviennent les surprises. Notre serveur, Milos (nom présumé), nous apporte des pâtes dans deux bols. Il nous informe que c'est gratuit parce que le pub possède un permis de restaurant et non de bar, ce qui l'empêche de servir uniquement de l'alcool à ses clients. L'escouade de la moralité peut aller se rhabiller, personne ne nous prendra pour des gens sortis boire une bière.


On regarde le match tranquilement, en discutant d'un autre vieux projet dément impliquant des bars... à chaque soir... Et que certaines personnes veulent faire renaître. J'exprime mes réserves. Et mon enthousiasme.


L'arrivée d'un chansonnier provoque notre départ hâtif. Nous nous dirigeons vers l'ouest, j'informe Ben du nom d'un hibiscus chez un fleuriste, nous parlons d'araignées... Et nous nous retrouvons parfaitement nulle part. Nous profitons du passage d'un autobus en direction opposée pour tenter de revenir au métro et trouver autre chose, et c'est à partir du véhicule en mouvement que nous remarquons un véritable bar qui nous avait échappé.


Nous sortons et marchons de nouveau vers l'ouest pour retrouver le Typhoon Lounge, apparemment un bar très couru par la population de Montréal-Ouest et du monde entier. Ce n'est pas vilain en effet. En fait, même rendu assis à l'intérieur, on n'est pas sûr qu'ils accepteront de nous servir, considérant notre apparence. Le menu propose plusieurs drinks servis dans des verres à Martini. De la Boréale rousse à 7,50 $... et de la Hoegaarden à 8 $. La différence est rarement si petite entre la Hoegardden et le reste. Le choix s'impose.


Nous trouvons de l'espace sur une banquette vacante en velours, et armés chacun d'une de ces immenses pintes de Hoegaarden, nous savourons la victoire des Canucks aux dépens des Blackhawks.


Un bar où la Hoegaarden coûte à peine 50 ¢ de plus qu'une pinte de Boréale, et où nous avons trouvé le premier urinoir noir que nous avions vu, c'est un bar qui mérite d'être considéré comme une spectaculaire victoire dans le cadre du rallye métro-bars.

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