Métro-bar #24 : L'Acadie

Pour sa 24e édition, la Mission Métro-Bar avait véritablement tout mis en place pour une soirée qui ne pouvait que résulter en un échec cuisant. En ce premier lundi soir de décembre, la première tempête de neige de la saison vient abruptement mettre un terme à un automne qui commençait à plaire à tout le monde.

Les Flyers de Philadelphie étaient en ville ce soir-là pour rendre visite au Canadien et pour couronner le tout, nous pigeâmes le métro L’Acadie. Heureusement, seul point positif pour l’instant, une fan de la première heure se joint à nous ce soir. Pour la remercier de sa compagnie, on lui offre une désagréable et impertinente balade à pied, au coeur de la tempête, dans la zone démilitarisée qui sépare Ville Mont-Royal de Parc-Extension.

J’insiste pour d’abord aller jeter un oeil à l’avenue Beaumont, à l’ouest de l’Acadie. Jusqu’à la frontière officielle de Ville Mont-Royal, j’ai espoir de trouver peut-être un café, un bistro, quelque chose qui pourrait sauver l’honneur du métro L’Acadie. Nos espoirs s’éteignent rapidement.

On commence déjà à évoquer l’échec, puisqu’à l’ouest, c’est Ville Mont-Royal et on sait qu’il n’y a rien (voir le récit Métro-bar #3 : De la Savane par moi ou par Raton). Au sud, la gare de triage d’Outremont constitue une limite infranchissable qui de toute façon, nous rapprocherait trop de la station Outremont. À l’est, la station Parc, déjà visitée (voir Métro-bar #17 : Parc), n’est pas très loin. La rue Jean-Talon doit avoir quelque chose de très près à nous offrir si on ne veut pas devoir rebrousser chemin.

Dernier recours, je sais qu’à quelques kilomètres au nord, près du Centre Rockland, il y a un café-bar quelconque qui pourrait nous sauver. Mais en pleine tempête, notre envie de s’y rendre est très faible.

Nous nous dirigeons donc vers la rue Jean-Talon. Sur L’Acadie, nous constatons la dualité criante entre Ville Mont-Royal et Parc-Extension. Même les rues ne débouchent pas, pour éviter la contamination sociale.

L’arrivée sur la rue Jean-Talon, artère très commerciale, rehausse nos attentes. En tentant de déterminer notre limite à ne pas dépasser vers l’est, pour ne pas empiéter sur le territoire du métro Parc, nous nous retournons et voyons derrière nous... un bar ! Le Café Cozmos, au coin Jean-Talon / Wiseman, fait office d’oasis grec dans une mer de restaurants indiens. Mais on remarque vite que le Cozmos n’est pas seul puisqu’en face, le Lounge Spartan s’offre également à nous.

Nous commençons par le Cozmos, qui nous rappelle quelque peu notre mésaventure du métro D’Iberville et les cafés du métro De Castelnau (par Ben; par Raton). Très grand, un peu crasseux, mais sympathique. Nous débattons sur l’identité de la bière en fût qui nous est servie, en regardant le hockey... sans le son. C’est qu’il ne faut pas déranger le groupe de quelques clients qui regardent (avec le son) une téléréalité grecque sur une autre télé.

Nous finissons par quitter, pour aller découvrir le Spartan. Cette fois, on se croirait dans un sous-sol des années 1990. Fauteuils confortables, télé gigantesque de qualité moyenne, bar, éclairage et mobilier récent. Clientèle d’habitués (voire composée exclusivement d’amis du propriétaire). Nous savourons un dernier verre en admirant les dernières minutes de la victoire du Canadien.

Le métro L’Acadie ne nous aura pas offert la soirée du siècle, mais il aura dépassé nos attentes, au départ très pessimistes. Trouver des endroits près du métro L’Acadie où on retournerait fort bien dans l’avenir, si l’occasion se présente? C’est là l’idée maîtresse à la base de la Mission métro-bar.

En direct de l’extrémité ouest de Parc-Extension, c’était le compte-rendu de Ben, pour la Mission Métro-bar. Bonsoir.

Métro-bar #23 : Rosemont

Après quelques sorties exotiques dans des endroits inhabituels comme les stations Côte-Sainte-Catherine et L’Assomption, nous pigeons en ce dernier samedi de novembre le métro Rosemont. Enfin de retour au centre de l’île, nous disons-nous.

Les secteurs à arpenter sont nombreux et juste assez prolifiques en terme de bars. Nous identifions dès le départ deux options. À l’ouest de la rue Saint-Denis, en empruntant le boulevard Rosemont (qui devient l’avenue Van Horne), nous avons accès au très branché Mile End et au «nouveau» boulevard Saint-Laurent, qui avait à nous offrir, ce soir-là, la soirée 6e anniversaire du Syndrome.

Nous gardons l’option en poche avant d’entamer notre balade vers l’est. En admirant le Centre de transport Saint-Denis de la STM, au coin de Saint-Denis bien entendu, nous apercevons un bar qui semble présenter la game, mais qui semble aussi peuplé exclusivement d’une dame qui prépare des décorations de Noël. Nous gardons l’option en poche.

Plus loin à l’est, le Bar Dakota nous rappelle de vieux souvenirs. Tout comme la Boîte à Marius. On est tout de suite d’accord : il est hors de question qu’on y aille, à part si on se trouvait au métro De la Savane et que ce serait la seule option possible.

Nous continuons donc. J’insiste alors : on ne peut pas venir au métro Rosemont un soir de game sans aller faire un tour à l’excellent
Brouhaha. Légèrement reclus (coin De Lorimier / Des Carrières), il en vaut le détour. On vous y offre une gamme riche, variée et originale de bières de microbrasserie dans une ambiance de taverne sportive de quartier peut-être un peu trop branchée, mais encore tolérable. Le travail très attentionné de notre serveuse se doit d’être souligné. [Ajout de Raton : Je dirais que son service a été exceptionnel. C'est le bon mot pour le décrire, et je recommande férocement cet endroit à quiconque aime la bonne bière.]

On y passe la première période, avant de quitter à contrecoeur. Sur le chemin, nous avons vu d’autres endroits potentiellement intéressants et nous ne pouvons, dans le cadre de cette Mission, nous contenter d’un seul endroit en ces circonstances.

Coin Rosemont / De Bordeaux, nous voici à la Petite Boîte. On y entre à reculons, se remémorant de mauvaises expériences passées. Une vraie taverne, cette fois. Le son de la game est absent, mais les habitués qui essaient de jouer au pool, bien présents. On y dévore un pichet de bière ordinaire, servi par une serveuse dont le décolleté défie courageusement les lois de la physique. S’en suit une discussion scientifique sérieuse.

Les Capitals créent l’égalité à 12 secondes de la fin du match. Et depuis plusieurs minutes, l’animateur de foule de l’endroit prépare la soirée karaoké (avec une potentiel de trois clients pour se joindre à lui), en faisant jouer de la musique de plus en plus mauvaise, de plus en plus forte. Ils nous auraient gueulé «sacrez votre camp» en pleine face que ça n’aurait pas été plus clair.

Nous marchons d’un pas rapide jusqu’au
Bar Dakota, où nous sommes témoins de la défaite du Canadien en fusillade. Un pichet de Boréale blonde pour nous réconforter. Ce sera la fin de la soirée. On n’aura pas su si la dame et ses décorations de Noël ont écouté la game tous seuls et si le Syndrome aurait valu le coup.

Mais en quittant, Raton me dit qu’il ira faire un tour au Syndrome avant de retourner à la maison. Je l’invite à faire part de son expérience en commentaires. De mon côté, j’ai déclaré forfait à ce stade-ci.

Soulignons qu’avec cette soirée, nous avons terminé le premier tiers de notre Mission. À moins qu’ils ne rajoutent encore des stations de métro d’ici à ce qu’on arrive à 68...

Métro-bar #22 : Côte-Sainte-Catherine

Des quarante-sept stations restantes dans le cadre de cette Mission, nous en comptons plusieurs qui s'annoncent d'excellents défis pour une soirée ouverte à tous. Côte-Sainte-Catherine n'en fait pas partie. Sans grande surprise, nous amorçons cette exploration en duo.


Un simple coup d'oeil à un plan du secteur permet de constater que nous n'irons pas très loin. Les métros Plamondon (nord), Côte-Des-Neiges (est) et Snowdon (sud) sont pratiquement au coin de la rue, et Hampstead se dresse, peu à l'ouest de l'autoroute Décarie, comme un gros obstacle plein de rien à voir.

Inutile de décrire longuement notre parcours. Disons donc que nous arpentons la rue Victoria, la seule qui soit le moindrement commerciale dans le coin. Elle s'avère dépourvue de bar, évidemment, alors nous nous rabattons sur Décarie, une fois de plus.

Directement en face d'un vaste édifice en verre, nous découvrons deux endroits qui pourraient convenir. Comme le veut la tradition, on passe tout droit devant le premier pour aller découvrir le deuxième. Il s'agit du Vodka Bar, dont les tabourets arborent le design de vache. On y sert également de la bière. On n'allait pas passer la soirée à boire de la vodka, bien sûr.

C'est tout petit, c'est très coloré, on regarde le hockey, et la séduisante barmaid refuse catégoriquement de parler en français, malgré les efforts pédagogiques de Ben. Après deux périodes, elle en aura peut-être dit deux mots, accidentellement. Ben est catégorique : elle doit venir de Hampstead.

J'aimerais souligner la toilette mémorable du Vodka Bar. L'odeur du sent-bon est incompréhensible. Le bol de toilette est carré. La cuvette n'est pas recouverte et on constate que le mécanisme tient à l'aide d'un tie-wrap. Le miroir au dessus du lavabo est penché vers l'avant, ce qui donne l'impression d'être un géant. L'eau chaude est immédiatement bouillante, et il faut tourner plusieurs fois pour avoir ne serait-ce qu'un petit peu d'eau froide. Génial. On en sort avec le sourire.

Nous allons ensuite visiter le Café Solaris. On découvre un savant mélange de bar, de café, de resto et de tentative de musée du sport. Nous y mangeons une poutine constituée de frites McCain, de sauce en sachet et de fromage cheddar râpé. Nous survivons. C'est alors que survient notre unique visiteuse de la soirée, une certaine Laurie, connue à une autre époque. Cet endroit ne révèle pas de grande surprise. Le Canadien perd en fusillade contre les Red Wings.

À la toute fin de la soirée, je dois en avoir le coeur net. Je retourne au Vodka Bar et je commande une des nombreuses vodkas au tableau, après quoi je pose la question qui s'impose.

La barmaid ne vient pas de Hampstead. Elle me l'affirme avec un sourire qui veut tout dire : elle a très bien compris la discussion que Ben et moi avons eue à ce sujet. En français.

Soirée métro-bar ouverte à tous

Comme nous avons pris l'habitude de le faire de temps en temps, nous vous invitons à vous joindre à nous ce samedi soir, le 21 novembre afin d'explorer un quartier dont nous ne connaîtrons pas l'identité avant le début même de cette soirée.

AJOUT LE 21/11/2009 À 18H00

La station pigée est Côte-Sainte-Catherine.

Nous nous donnons rendez-vous à 18h40 précises à l'intérieur de la station, devant les tourniquets.

À 18h50, nous quitterons la station pour chercher un bar où écouter le hockey. Vous n'aimez pas le hockey? Peu importe, la game n'est qu'un prétexte pour sortir et pour explorer un quartier qu'on ne connaîtrait probablement pas autrement.

À samedi!

Métro-bar #21 : D'Iberville

La 21e pige au hasard d’une station de métro dans le cadre de la Mission Métro-bar s’est déroulée le soir du 31 octobre dernier. Le Canadien jouait contre Toronto et les enfants se promenaient dans les rues, en quête de bonbons.

Notre destination pour ce soir sera le métro D’Iberville. Un quartier où les bars et autres commerces sont bien présents, mais où les clients habitant à Verdun le sont probablement beaucoup moins. Cette station étant munie de deux édicules, nous avons donc deux épicentres autour desquels explorer.

Nous sortons au coin Jean-Talon / D’Iberville et afin de clarifier d’entrée de jeu qu’il n’y a probablement rien vers l’est, puisque le métro Saint-Michel n’est pas très loin. Nous marchons dans cette direction pendant quelques coins de rue, avant de revenir sur nos pas.

Plusieurs cafés, restaurants et autres commerces étranges attirent notre attention. Un bar de loteries vidéo nous paraît trop peu accueillant pour qu’on s’y rende. Puis de retour à l’ouest de la rue D’Iberville, voici qu’on tombe face au Bar Angie. Dans le palmarès des plus mauvaises idées que nous avons eues depuis le début de cette Mission, pénétrer dans le Bar Angie figure probablement au sommet. Même si on s’était dit qu’on changerait de bar après la première période.

Une grande salle, avec un grand bar au milieu, une grande télé sur le mur du fond : portrait assez classique d’un bar de quartier. La faune locale apparaît toutefois un peu plus suspecte. Des habitués qui semblent mandatés plus ou moins officiellement pour «gérer» la place, un pilier de taverne assis au bar qui engouffre à une vitesse inquiétante bière au jus de tomate et sacs de chips (s’il avait pu manger le sac, il l’aurait fait) et une barmaid dont l’enthousiasme détonne du reste de l’ambiance.

Seul point positif : on commande un petit pichet et ça nous coûte 6$. Sachez-le: c’est le seul prix acceptable pour ce produit. Plus cher, c’est du vol. Moins cher, sauvez-vous.

Un premier hurluberlu tente de nous faire la conversation, sans toutefois ne rien avoir à dire, outre que la barmaid est une femme et que conséquemment, elle est attirante physiquement. D’accord. C’est noté.

Puis arrive dans le décor un deuxième hurluberlu, qui semble davantage que l’autre gérer la place. À 5 minutes du début du match de hockey, il vient de déclencher son processus de consultation publique à savoir : on met tu le son d’la game ou ben la musique?

Jouant de prudence, on s’abstient d’exercer notre droit de vote, laissant aux habitués le soin de déterminer l’ambiance qu’ils préfèrent pour leur bar. Mais le mec insiste. Et insiste. On finit par s’avancer timidement: «Moi, je le mettrais le son d’la game, mais si vous aimez mieux la musique, ça me dérange pas.» Il continue: «Mais c’est vous autres! Qu’est-ce vous aimez mieux?»

Après plusieurs minutes d’échange sans grande substance, le son de la game finit par apparaître. Il reste 18:47 à la première période quand on commence à se dire qu’on a hâte de partir. Le va-et-vient, les discussions privées entre les différents gérants du bar, les sacs de chips éventrés devant l’autre loustic nous rend de plus en plus inconfortable.

Notre besoin de courage devient trop fort: un deuxième pichet. Il reste 8:15 à la première période. C’est là qu’entre un groupe de jeunes gens du quartier, qui ont tous au moins 18 ans, selon ce que mon avocat me conseille de me souvenir. Des jeunes qui, évidemment, sont plus portés sur la musique que sur le son de la game.

Le président de la consultation publique revient. «Ben là, messieurs, j’pense qu’il va falloir remettre la musique.» L’envie de sauter dans les airs en gueulant que ce n’était certainement pas nous qui avions insisté pour avoir le son de la game se fit alors sentir, mais j’ai cru bon me retenir. Probablement la meilleure décision que j’aie prise depuis le début de cette Mission.

Le son de la game disparaît, pour faire place à une cacophonie juvénile.

La période se termine, le pichet est vide, on quitte. Raton me rappelle que j’ai mon appareil photo avec moi. Une photo du bar pour nos archives? C’est elle, la pire idée que nous ayons eue jusqu’à présent.

Dans le cadre de porte à la sortie, je pointe l’appareil vers l’intérieur, pour avoir une vue générale de l’endroit. Je crois déjà sentir une certaine agitation juste avant que le flash se déclenche.

À peine sortis dehors, la barmaid et deux ou trois des gérants de l’endroit nous interpellent avec véhémence. Ils veulent mon appareil. Je m’empresse d’effacer la photo (qui était ratée de toutes façons) et je leur montre la totalité des 3 clichés qui y sont encore sauvegardés. Ça va, ils voient qu’il n’y a rien les concernant.

La nervosité, voire la panique qu’ils laissaient transparaître quand ils nous engueulaient par la suite traduit pour ce bar une situation bien plus sérieuse que les anecdotes précédentes. On aurait dû demander la permission, il y a des gens qui ne veulent pas se faire identifier, des cocktails molotov ont été lancés dans divers cafés du coin au cours de la dernière semaine, etc.

Le Parrain nous donne son absolution : «C’est correct, il ne s’est rien passé.» On marche sur le trottoir vers l’ouest, se jurant de ne jamais y retourner. Surtout pas un soir d’Halloween. De leur côté, les gens de Google Street View semblent s’en être tirés mieux que nous lors de leur passage au Bar Angie :

La soirée est-elle finie? Loin de là. Plus loin à l’ouest, coin Jean-Talon / Delorimier, nous trouvons le Bar Bella Vista. Halloween oblige, les barmaids sont déguisées en personnes qui portent peu de vêtements. On y présente la game, mais sans le son. On ne fera pas d’histoire.

Mauvaise surprise : ce soir, c’est un party d’Halloween. Il y a donc un cover de 10$. Mais la bière est «moins chère». Ouais... Nous acceptons. Après la game, il y aura party. Musique avec DJ et prix de présence, nous promet notre billet chèrement payé.

La game se termine en tirs de barrage, l’une des employées ferme les rideaux. Nous attendons avec anticipation le début du party. Tellement que nous commandons une deuxième grosse Belle Gueule. La soirée passe, 22h00... 23h00... Rien n’a changé depuis la fin de la game. On sort dehors l’instant d’une cigarette... et pour prendre une photo, de la façade de l’endroit cette fois. Notre politique de prise en photo de bars a été amendée.

Nous retournons à l’intérieur finir notre bière. La barmaid est toujours aussi peu habillée, mais le constat est frappant : nous avons payé 10$ chacun pour une soirée comme une autre dans un bar.

De retour vers le métro, on dresse un bilan mitigé de cette soirée mémorable pour les mauvaises raisons. «Bah, la prochaine sera moins pire.»

Du moins, j’espère fort.

Métro-bar #20 : L'Assomption


Pour le deuxième match de la saison 2009-2010 du Canadien, la Mission Métro-bar reprend où nous l'avions laissée en juin dernier. Il nous reste quarante-neuf stations de métro à explorer et ce soir, nous nous rendons à L'Assomption.

Malheureusement, il ne s'agit pas ici de la verdoyante municipalité de la région de Lanaudière, mais bien de la colorée station de métro située en plein quartier industriel dans l'arrondissment Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

D'emblée, trois destinations sont envisagées : la rue Sherbrooke, le bowling à côté du métro, puis le bar Dickson que nous avions aperçu lors de notre exploration des environs de la station Cadillac.


Adjacent au Centre de Quilles Moderne se trouve un bar qui semble porter le même nom. Comme en témoigne la photo - la porte du bar se trouve à droite de l'entrée éclairée des quilles -, ça semble bien mort, voire fermé, mais dès la porte ouverte, on se retrouve dans une clarté relative. Des vitres teintées, on en a vues d'autres.

Nous découvrons un petit bar occupé par deux ou trois habitués jouant aux machines. La mini serveuse monte sur une table et allume le téléviseur à notre demande, zigonnant un bon moment avant de parvenir à démêler les boutons de volume des boutons pour changer la chaîne. Cet endroit ne vaut pas plus d'une période, malgré le décolleté de notre hôte, dont la générosité est directement proportionnelle aux 17 $ demandés pour un pichet de Molson Ex. Et 18 $ pour de la Rickard's Red. C'est compris, nous quittons.


Cap vers le sud sur le boulevard L'Assomption, au milieu de rien et de ce qui ressemble à rien, dans une brume qui donne au Stade Olympique son apparence incomplète des Jeux de 1976. Nous atteignons la rue Hochelaga, ou se trouve le célèbre complexe récréatif de l'est de Montréal, où on peut pratiquer l'escalade, le go-kart, jouer au paint ball et surtout, participer à d'intenses joutes de bingo.

Quelques rues à l'est, au coin de la rue Dickson, se trouve le bar du même nom, où nous passerons le reste de la soirée.

Nous sommes accueillis par une barmaid saoule et son amie. Celle-ci fait grand cas du fait de la première soit lesbienne et qu'elle soit capable de tenir le téléphone sans fil du bar entre ses seins. Démontrant qu'elle-même en est incapable, elle dépose le pauvre téléphone dans son chandail, d'où il tombe pour aller éclater en morceaux sur le sol. Voilà qui n'est pas très malin...

Il n'est pas clair si l'amie travaille également ici. Bien qu'elle passe la moitié de la soirée derrière le bar, elle ne sert personne et ne prend même pas la peine de répondre quand ça sonne (après avoir réparé le téléphone). Elle occupe le reste de son temps à démolir tout ce qui peut rester de tolérable au concept de karaoké et à tenter de charmer la clientèle presque inexistante par ses déhanchements dignes des convulsions de Regan McNeil.

Nous retiendrons également la pire version de l'histoire de la chanson Proud Mary, jouée par un gars qui a choisi d'apporter sa guitare. Si on fait abstraction du fait qu'il adapte les accords et le rythme, et invente sa propre mélodie, on pourrait trouver un lien entre la chanson et sa performance de ce soir.


Heureusement, Brian Gionta confirme que cette soirée est une bonne soirée en marquant un but improbable en prolongation, frappant la rondelle au vol suite à un tir de Scott Gomez ayant rebondi sur la bande derrière le filet.

Au moment de partir vers 23h, nous nous retournons, et surprise : le bar se remplit et c'est le party. D'où proviennent ces jeunes gens? Sont-ils également en mission?

Je crois qu'il faudra revenir un samedi de game.

Piste d'exploration dans les environs : On nous dit que nous aurions également trouvé du plaisir sur la rue Sherbrooke. Sûrement pas autant.

La Mission se poursuit

Après une période creuse au cours de l'été, la Mission Métro-bar sera bientôt de retour. Nous débuterons la nouvelle saison du Canadien avec une soirée où vous êtes tous invités.


Ce samedi, le 3 octobre, le Canadien rend visite aux Sabres à Buffalo. Nous vous invitons à venir participer à notre Mission.

AJOUT LE 3/10/2009 À 17H20 :
Nous venons tout juste, il y a quelques minutes, de piger au hasard la station L'ASSOMPTION.

Nous vous y donnons donc rendez-vous, devant les tourniquets, à 18h30. Gare aux retardataires : nous nous mettrons en marche à 18h40.

Métro-bar #19 : Champ-de-Mars

C'est vendredi soir que nous avons décidé sur un coup de tête que le repêchage amateur de la Ligue nationale de hockey constituait un événement sportif assez pertinent pour qu'on parte à la recherche d'un bar qui le diffuserait. Mais où chercher? Le hasard nous commanda d'aller se balader autour du métro Champ-de-Mars.

À première vue, un orage menace et le secteur est littéralement coupé en deux parties, à cause de la présence de l'autoroute Ville-Marie qu'on n'a pas encore eu le génie de recouvrir. On sait déjà qu'au sud, on ne devrait pas avoir de difficulté à trouver un bar. C'est le Vieux Montréal, le secteur touristique par excellence. On trouvera facilement, mais notre porte-feuille en souffrira avec des prix attrape-touristes souvent ridiculement élevés.

On commence donc notre exploration du côté nord, en prenant soin de ne pas s'approcher des stations adjacentes, Berri-UQAM et Place-d'Armes. Vous pouvez suivre le trajet que nous avons parcouru en cliquant ici. Vers l'est, on n'aperçoit rien qui attire l'oeil et on estime que dépassé le boulevard René-Lévesque au nord et la rue St-Denis à l'est, on est trop près de Berri-UQAM. On emprunte donc René-Lévesque vers l'ouest à partir de Sanguinet. On remarque l'impressionnante concentration d'hôtels et d'hôpitaux dans le secteur. Y a-t-il un lien à faire? Hum...

On arrive rapidement au boulevard Saint-Laurent, notre limite ouest avant d'empiéter sur le métro Place-d'Armes. On redescend donc la rue située juste à l'est, St-Dominique. Toujours aucun signe de bar. On arrive de retour face à l'autoroute, qu'on traverse via la rue St-Laurent. On est encore trop à l'ouest, donc on longe le Palais de justice et on traverse le Champ de Mars, derrière l'Hôtel de Ville (Google refuse d'illustrer ce parcours parce qu'il ne considère par le Champ de Mars comme une voie de circulation piétonne).

On aboutit finalement dans le Vieux Montréal. Le métro Champ-de-Mars, au nord de l'autoroute, est donc un échec. Hormis quelques restaurants d'hôtels, on n'a rien vu qui ne s'approche d'un bar avec le repêchage amateur de la LNH.

On descend la rue St-Gabriel pour emprunter Saint-Paul vers l'est. On s'étonne à quel point les quartiers touristiques sont pratiquement identiques d'une ville à l'autre. On passe devant Les 3 Brasseurs, Les 2 Pierrots et le Pub Saint-Paul, tous des endroits qui ne suscitent aucun enthousiasme chez nous. Les prix, les ambiances et le «déjà vu» nous poussent à chercher plus loin.

Et nos efforts seront récompensés parce que sur la Place Jacques-Cartier, le Resto-bar À l'Aventure affiche une terrasse remplie et un intérieur vide, avec une grande télé face à une table des plus appropriées. Le menu de bière (exclusivement des produits Unibroue/Sleeman/Sapporo/Google), est impressionnant. On y enfilera pinte après pinte de bières qu'on a rarement l'occasion de déguster en fût. Le Canadien repêchera Louis Leblanc et on aura été touristes à Montréal, le temps d'une soirée (facture de 50$ à l'appui).

On est parvenu à attraper sans problème le dernier métro à la station de Champ-de-Mars, un exploit qui a failli nous échapper. Nos factures ont été produites à 00:41 et le dernier train vers Montmorency passe à 00:52. Faut croire qu'il nous a attendus...

Métro-bar #18 : Longueuil − Université-de-Sherbrooke


Quelle superbe soirée pour aller prendre une longue marche, deux semaines après notre dernière escapade métro-bar. Le hockey est terminé jusqu'à l'automne, Maxime Talbot a gagné la coupe Stanley, et pour nous, il s'agit d'ajuster un petit peu nos critères de recherche. Pour l'été, nous chercherons donc un bar où «aurait été présenté le match de hockey s'il y en avait eu un». C'est simple.


En cette veille de la Fête Nationale, nous pigeons tôt, avec l'intention de manger en chemin et de profiter au maximum de la météo souriante qui nous est offerte. Lorsque j'annonce à Ben la station qui vient d'être pigée au hasard, j'ai droit à un «es-tu sérieux?»... Comme nous le faisions presque quotidiennement il y a maintenant sept ans, on se donne rendez-vous à l'entrée du terminus d'autobus, près de la billetterie.

Ce soir, on sort à Longueuil.

Puisque l'occasion s'y prête, mentionnons de nouveau que nous venons tous les deux des alentours de Longueuil. Nous connaissons donc bien les environs de la station, assez pour savoir qu'on ne s'en tirera pas sans une petite promenade. Il y a une exception, mais j'y reviendrai à la toute fin.

Avant d'aller faire un tour dans l'inévitable Vieux Longueuil (pas l'arrondissement, mais le quartier qui portait déjà ce nom avant la fusion forcée du 1er janvier 2002), nous empruntons la place Charles-LeMoyne vers la rue Saint-Laurent, où se trouve la Taverne Renaud, au coin de la rue Cartier.

Ce plan vous aidera à suivre notre itinéraire.

À notre arrivée, le match des Alouettes n'est pas encore commencé, mais les téléviseurs sont déjà à RDS... et présentent du hockey. En fait, il s'agit d'un top 10 de quelque chose, mais il est déjà très clair que nous venons d'assurer la victoire du métro Longueuil.

Il ne fait aucun doute que l'endroit est une taverne typique, revêtements muraux en bois et laminés de jeunes filles avec logos de bière inclus. Outre quelques habitués accoudés au bar, nous sommes seuls. «Comme d'habitude», serais-je tenté d'ajouter. Nous quittons après que la chanson thème de Ghostbusters ait joué en boucle une fois de trop.

Il a été question de marcher jusqu'à Lemoyne, vers le bar Chez Larry. Techniquement, c'est tout de même plus proche du métro Longueuil que de tout autre, mais c'est loin. On parle d'une marche de quarante-cinq minutes environ, à notre vitesse de croisière supersonique. Maxime Talbot a beau être originaire de Lemoyne, il y a des limites.

Nous nous dirigeons plutôt plus loin sur Saint-Laurent, et tournons à gauche sur Saint-Sylvestre afin d'atteindre la paisible et tranquille rue Saint-Charles, dans le coeur du Vieux Longueuil, là où nous savons que nous trouverons quelques bars. Sans grande surprise, le coin n'a rien de tranquille en ce 23 juin. La rue est fermée et un chansonnier divertit la foule, alors que les verres de Boréale se vendent 5 $ à même un kiosque sur la rue.

Nous observons les environs et comparons nos souvenirs à la réalité qui s'affiche devant nous. Le Paddock, bar karaoké s'il en est un, est toujours là où se trouvait autrefois l'Arcane. Le Cafka, café branché des étudiants longueuillois, demeure son voisin.

De l'autre côté, l'ancien bar/club/local vide auquel nous étions habitués a laissé sa place à un restaurant. Un de plus dans ce secteur déjà reconnu pour sa bonne bouffe.

Devant l'ancien hôtel de ville de Longueuil se trouve toujours l'endroit que je préfère parmi tous sur la rive sud, le Café Terrasse 1957. C'est rassurant. Juste à côté, nous apercevons un nouveau bar-lounge que nous ne connaissons pas. C'était autrefois le Petit Bourg, genre de taverne-carnaval où un accordéoniste accompagnait les danses en ligne du samedi soir.

C'est maintenant devenu le Bungalow Bar Salon. Ses fauteuils en cuir et son équipement d'éclairage fabriqué à partir de morceaux de drums possèdent un indéniable charme. On semble bien y boire, plusieurs bières en fût étant disponibles, et le prix à payer n'est pas étouffant. Il faudra y retourner à un moment où la rue Saint-Charles ne sera pas fermée pour cause de Fête Nationale.

Justement, dans la rue, entre les kiosques et la grande scène qui permettra bientôt à Bruno Pelletier d'offrir sa performance, nous reconnaissons le maire de Longueuil, monsieur Claude Gladu, ainsi que le chef de l'opposition, Michel Latendresse. Aucune trace de Caroline St-Hilaire, candidate à la prochaine élection, à l'exception de vastes bannières ornant les balcons au-dessus du Paddock.

Après le coucher du soleil (passé 21h11, selon nos observations), nous rentrons vers la maison. C'est au tour de Bruno de chanter, et nous préférons ne pas lui voler la vedette par notre somptueuse présence...

Plus haut, j'ai mentionné qu'il existait une exception à tous ces bars qui requièrent plusieurs minutes de marche. À l'intérieur même de l'édifice abritant la station de métro Longueuil Université-de-Sherbrooke (dont le nom nous horripile, en passant) se situe une taverne. Cette taverne possède un écran géant et des spéciaux sur la bière lorsqu'il y a un match du Canadien. De cette taverne, il est même possible de voir le train bleu du métro s'arrêter, prendre ses passagers sur le quai, et repartir vers Berri-UQAM.

Il s'agit, à n'en point douter, d'une situation unique dans tout le réseau du métro de Montréal. Aucun autre débit d'alcool n'est aussi proche d'aucune autre station de métro.

C'est donc la brasserie du métro qui constitue notre trophée, qui figurera en tête de notre rapport si nous devons témoigner qu'il y a, à Longueuil, un endroit où l'on peut regarder la game et boire une bière, proche du métro comme nulle part ailleurs. En fait, les Longueuillois le savent, pour se rendre jusqu'au quai du métro, il faut suivre l'indication «BRASSERIE».

Ça prenait une seule sortie sur la rive sud pour rencontrer le maire de Longueuil. Nous avons déjà pigé une station à Laval. Monsieur Vaillancourt, il vous reste deux chances pour vous montrer à la hauteur de votre rival (imaginaire ou non) dans le cadre de notre Mission.

(photo de Matt)

Métro-bar #17 : Parc

Après une expérience rocambolesque autour du métro Namur, la Mission Métro-bar (selon sa nouvelle appellation) s'est arrêtée mardi dernier au métro Parc. Au menu: une station construite à même une ancienne gare, un quartier multiethnique où les guichets automatiques parlent 5 langues et l'autobus 535 qui fait le tour du quartier jusqu'au boulevard Crémazie et qui passe à toutes les 3 secondes.

Une petite balade en autobus nous permet d'abord de repérer quelques endroits qui semblent potentiellement intéressants. De retour à notre point de départ, on retourne voir de plus près ce qu'on a vu en autobus. Sur la rue Saint-Roch, on passe devant un endroit qui n'a pas de nom, seulement une enseigne de Heineken à l'extérieur. On apprendra plus tard que ça s'appelle en fait le Café Bar Next Door. Même si ce n'est écrit nulle part.

L'endroit semble peu fréquenté et ressemble davantage à un café où on peut manger un sandwich qu'à un bar où on peut emmener ses propres peanuts. On repassera plus tard.

Au coin Ogilvy et Champagneur, une enseigne nous informe de la présence d'un bar (le nom, aussi exotique fut-il, m'échappe). Mais le local semble inoccupé. Il n'y a que de la lumière à l'étage du haut, qui m'apparaît être une salle où on donne des cours de danse. Pourtant, non, Raton insiste: c'est le bar qui est en haut. Mais c'est épouvantable... Un grand local vitré, plein de lumières et peu invitant. Situé au deuxième étage, de surcroît. Ça prend toute une dose de volonté pour s'y rendre. C'est ce qui nous manque pour l'instant.

On retourne vers la rue Jean-Talon. Il doit ben y avoir de quoi là. Effectivement, nous voilà peu de temps après face au Bar Pam Pam. Une taverne tout ce qu'il y a de plus citoyen avec un nom absolument ridicule. Ça semble prometteur. On jette un rapide coup d'oeil au sud, sur l'avenue du Parc, qui nous déçoit. Le match commence bientôt. Si Détroit gagne, je gagne mon pool. Ce sera le Bar Pam Pam.

Une faune hétéroclites d'ivrognes internationaux venant d'un peu partout entre l'Arizona et le Maghreb, inclusivement. Tous rassemblés pour se délecter du vieux pop rock que le jukebox a à nous offrir. Le menu propose des bocks à 2$. L'endroit gagne donc notre respect. Mais on reste tout de même avec les classiques: 2 grosses 50.

Le match commence, la faune locale s'active. Un vieux comique joue au pool avec le barman. Une odeur désagréable de cadavre plane dans tout l'endroit et s'intensifie dès que quelqu'un ouvre la porte des toilettes. C'est beau pour la première période, mais après cette bonne dose de courage, on décide de retourner voir ailleurs.

Agréable surprise: le Café Bar Next Door présente la game. Ce sera une bière bouteille Molson payée trop cher. Un groupe est assis dans le divan de l'endroit, pendant que Raton et moi occupons, face à face, une table à café. De l'intérieur, l'endroit a aussi l'air d'un café qui fonctionne principalement le matin et le midi. Mais pourquoi pas ajouter un frigo à bière et une TV, ça double tes heures d'exploitation! Ces gens-là ont compris.

Tout de même, notre mission nous attend, alors on quitte pour le troisième endroit: le cours de danse au 2e étage. Armé d'environ 1 litre de courage dans le corps, on monte la cage d'escaliers, on ouvre la porte rendu en haut, afin seulement d'échanger avec les clients de l'endroit des regards médusés de questionnement et de surprise. Il y a des TV, mais ils présentent un téléroman turc. Pas de Coupe Stanley ici. Après 6 secondes, on redescend, à notre grand soulagement et à celui des gens qui étaient là, j'en suis sûr.

... Et on retourne au Pam Pam. Vive les valeurs sures. La faune s'est partiellement renouvelée, mais garde ses caractéristiques essentielles. On reprend les mêmes places, le barman nous demande: «2 grosses 50?» Découvrir un bar et en devenir des habitués en 2 heures? On commence vraiment à avoir le tour. Par contre, ça sent encore les toilettes. Les Red Wings perdent la partie et moi, mon pool.

Mais on aura relevé un autre défi: sortir dans Parc-Extension.

Métro-bar #16 : Namur

Après une balade somme toute assez banale suivie d'une soirée frôlant la démence lors de la première fois où nous avons invité le monde entier à se joindre à nous, le 23 mai dernier, au métro Saint-Laurent... à quoi fallait-il s'attendre ce soir, pour la deuxième édition de la Mission Métro-bar ouverte à tous?

Le métro Namur nous procurera certainement tout le contraire. Suivez-vous sur ce plan, c'est plus sûr. C'est samedi, nous sommes le 6 juin 2009.

Des gens et des polyèdres
Comme la dernière fois, je commence par les présentations. Ben arrive avec un pote de longue date, un certain Alex, artisan à la microbrasserie Les Trois Mousquetaires. Élise et Sébastien, dont le nom ne m'échappe que lorsque c'est important, deux autres amis à nous, arrivent également à la station en même temps que nous. Nous étions tous les cinq répartis en trois groupes dans le même train, en fait. C'est une charmante coïncidence.

Emsi nous rejoint ensuite près des tourniquets, suivie de près par Christine, la même que lors de la soirée au métro Saint-Laurent. Nous quittons la station, en prenant soin de remarquer la gigantesque structure de tubes métalliques que l'artiste Pierre Granche a installée là. On se sent petits à côté de cette oeuvrequi accapare tout l'espace aérien.

Des rues et un Philippin
Où irons-nous, comme le demanderait domlebo? Au nord, sur le boulevard Décarie, se trouve le Pub Paré, selon Sébastien et Élise. Une franchise de Chez Parée? Tout porte à le croire. Ou du moins, l'affiche annonçant des danseuses nous laisse le deviner. Emsi mentionne un bar sur Jean-Talon, tout près du chemin de la Côte-des-Neiges. Nous choisissons d'essayer cette option, faute de mieux pour le moment.

Il n'existe rien de plus tentant en chemin. On rencontre quelques commerces, des industries du côté sud de la rue... et Julien! Voilà notre huitième joueur de la soirée, qui se joint à nous à vélo. Il confirme qu'il a bien vu le Yacht Club un peu plus loin. Pendant la marche, Christine se demande si j'ai un jeu de Mahjongg dans mon sac, qui fait un drôle de bruit. Non, il s'agit évidemment de mon backgammon, qui ne me quitte jamais.*



Finalement, on marche environ 1,38 kilomètres avant d'y arriver. Ça ressemble à peu près à un bar. Nous sommes assis à une table en rond et à la télé, c'est un concours de bull riding. L'inexplicable personnage qui tient l'endroit nous promet le hockey plus tard, mais l'heure passe et il est incapable de trouver à quelle chaîne joue la game sur sa télé illégalement reliée à un satellite américain. Il ne se force pas tellement...

Nous repartons évidemment, puisque nous ne satisferons pas les exigences de notre mission ici. L'autobus 92 nous ramène au point de départ, mais nous décidons de poursuivre jusqu'à l'Hippodrome de Montréal. Qui sait, même si les courses de chevaux n'y élisent plus domicile depuis un moment, on y trouvera peut-être un accueil chaleureux.

Non. C'est vacant, sauf une poignée de personnages qui regardent des courses sur des écrans géants et une armée de joueurs aux machines de vidéo poker ou autres vidéo trucs. Pour une fois, nous qui ne jouons pas sommes une minorité.

Nous quittons rapidement cet endroit, idéal pour un film de zombies mais complètement inutile dans notre soirée. Ça fout un peu le cafard.

Nous revenons vers le boulevard Décarie en passant par un de ces stationnements de centres commerciaux toujours pareils, qui longe le nord de la rue des Jockeys.

C'est ici que le fun commence (et il était temps).

Une prophétie et une contrariété
De retour sur Décarie, nous apercevons, de l'autre côté de l'autoroute, l'hôtelRuby Foo's. Ben et moi avons déjà visité des bars d'hôtels dans le cadre de ce défi, et ça pourrait être notre solution ce soir aussi. Traversant par la rue Paré, nous ne faisons que peu de cas de l'Orange Julep, qui imite le soleil descendant juste au dessus, une grosse boule orange.



En arrivant dans le stationnement de l'hôtel, le nom du restaurant rappelle un détail précédent de l'aventure : il s'appelle le Mahjongg...

Les charmants hôtes de l'endroit nous accueillent chaleureusement dans le coin bar du restaurant. Comptez les chaises sur la photo en bas. Nous les occupons toutes, sauf une. Ben, Christine et moi commandons du délicieux saké, alors que Emsi se prend un drink qui lui coûtera finalement 12,85 $ (ouch!). Nos autres convives gardent en tête la nature originale du défi et y vont d'une bière. Il faut mentionner les superbes chips won ton chaudes, un petit plaisir triangulaire comme nous les aimons.



C'est déjà 5-0 pour les Red Wings quand nous quittons après deux périodes. On se dit que c'est fait, le métro Namur est un relatif succès. En marchant vers le métro pour aller poursuivre la soirée dans un endroit moins éloigné de la civilisation, nous passons devant le Pub Paré, et la déception nous frappe comme une prescription oubliée dans les jeans, qu'on retrouve en morceaux à la fin du cycle de lavage. Les danseuses sont au deuxième étage. Le Pub Paré est exactement ce qu'on aurait voulu trouver dès le départ : un bar tout ce qu'il y a de plus gentil. Ce sont deux endroits distincts.

Tant pis pour le plan C (pourquoi l'avait-on appelé comme ça déjà? C comme dans çurprise... c'est n'importe quoi), on regarde la dernière période armés de bières servies par un gros bonhomme jovial et moustachu.

Si la soirée entière s'était déroulée ici, nous aurions crié succès bien plus tôt, mais l'histoire aurait été beaucoup plus courte. La marque est restée à 5-0 pour Détroit, qui se place en bonne position, menant 3-2 dans la série finale. Quoi qu'il en soit, le métro Namur aura fait vivre l'expérience métro-bars pleinement à nos accompagnateurs.

Pistes d'exploration dans les environs : Non... on a fait le tour.

* On nous apprend que ce détail serait un mensonge.

Les photos sont de Christine, sauf la dernière, qui provient du site du Ruby Foo's.

Métro-bar #15: Plamondon

C'est un superbe belle fin de journée en ce dimanche de fin de printemps / début d'été. Un temps idéal pour une soirée sur une terrasse. Évidemment, il fallait qu'on doive faire le deuil du centre-ville ce soir-là pour se ramasser au métro Plamondon.


Cette station possède une caractéristique qu'elle partage avec très peu d'autres stations : des édicules (entrées) sont situés à chaque extrémité des quais.

Étant donné cette configuration des lieux, le plan du quartier ne donne pas une indication réaliste de la situation. Voyez ceci. On y situe l'entrée de la station au coin de Plamondon et de Victoria. Or, le quai s'étend sous l'avenue Victoria jusqu'à l'autre entrée, au coin de Van Horne.

En sortant de l'édicule situé au coin des rues Victoria et Van Horne, on plonge dans l'inconnu. On sait qu'on est dans Côte-des-Neiges, un peu au nord de Côte-Sainte-Catherine, mais sans plus. Disons qu'on n'a jamais habité dans le coin et qu'on n'a pas l'habitude de sortir dans Côte-des-Neiges.

On décide d'emprunter Van Horne vers l'est pour aller jusqu'au chemin de la Côte-des-Neiges. Sauf qu'on se trompe de côté.
L'École Coronation ou Sir Mortimer B. Davis se trouve au coin de la rue, suivie de près du Centre Sportif Côte-des-Neiges. Une taverne risque peu de se trouver en face. Puis nous croisons Les Écoles Populaires Juives, et aboutissons sur Décarie sans avoir trouvé quoi que ce soit.

Le boulevard Décarie offre quelques restaurants peu invitants dans le cadre de notre mission. On remonte jusqu'à l'avenue Plamondon et on exclut tout de suite l'option d'aller voir à l'ouest de Décarie. On sait qu'il n'y a pratiquement que du résidentiel et que quelques coins de rues plus loin, on entre dans la Ville de Hampstead. Ce qui n'est pas souhaitable. Je ne serais pas surpris d'apprendre que la bibliothèque municipale est ce qui se rapproche le plus d'un commerce dans ce ghetto résidentiel coupé du reste du monde.

On emprunte donc Plamondon vers l'est,
où nous voyons la Congregation Shomrim Laboker Beth Yehudah Shaare Tef, suivie de près par le Collège Rabbinique du Canada Tomche Tmimim Lubavitch.

Nous vous apprendrons sans vous surprendre que les barbes et les chapeaux noirs foisonnent dans le quartier. Nous nous demandons si c'est de bon augure pour notre mission. Contrairement aux musulmans, les juifs n'ont pas l'interdiction formelle de consommer de l'alcool. Cependant, selon ce que j'ai pu en comprendre, la tradition fait en sorte que la consommation est uniquement valorisée lors d'événements traditionnels ou religieux. La consommation casual, comme dans une taverne par exemple, est donc assez peu probable. On ne dirait certes pas non si on nous invitait à partager le yayin shel simha (vin de la joie)...

De retour sur Victoria, face à l'autre édicule de la station Plamondon, on marche vers le nord. Victoria semble, à date, l'artère la plus prometteuse pour trouver un bar. Ici, Tel Aviv rencontre Mumbai... et Port-au-Prince. Ce petit coin très multiethnique nous apparaît également très vivant, mais dépourvu de bar.

Malheureusement, on se rend à MacKenzie, l'avant-dernière rue avant le viaduc de la voie ferrée (et notre limite d'exploration, avant d'empiéter sur le territoire du métro Namur) sans trouver de bar. On emprunte MacKenzie vers l'est, pour enfin aller voir si on peut trouver quelque chose sur Côte-des-Neiges.

La rue MacKenzie se passe de commentaires. On ne peut plus classique et résidentielle. Rendu à Côte-des-Neiges, on tombe devant un monstrueux stationnement et une gigantesque épicerie. On tourne vers le sud et c'est là qu'on aperçoit l'enseigne du Bar Iguana, situé dans un vieux centre commercial des années 70. Le genre d'endroit où les commerces ouvrent et font faillite dans le même mois.

Même si Côte-des-Neiges a peut-être autre chose à nous offrir, le Bar Iguana fera l'affaire pour ce soir. Non seulement ils ont des tables de pool et le hockey, mais ils ont le son du hockey! L'endroit est très grand et a l'air d'avoir été aménagé en vitesse dans l'après-midi même. Le mobilier est approximativement en place, disposé un peu n'importe comment, les télés pendent du plafond, le sol est en matière brute et les murs ne sont pas peinturés. Bref, on a mis des tables dans un entrepôt et on a ouvert un bar. C'est à peu près ça.

Peu importe, on a pu écouter la game assez attentivement, malgré une guerre de zapping qui s'est déclarée au bar en 3e période avec des fans de basketball. Mais le hockey a évidemment triomphé.

Victoire pour le métro Plamondon, dont les couleurs à l'intérieur sont par ailleurs très jolies. Mais on ne risque plus de nous y retrouver. Sauf pour un vin de la joie, si la situation s'y prête.

(Ceci est un savant mélange des comptes rendus individuels des deux artisans de ce projet.)

Métro-bar #14: De La Concorde

Nous l'attendons depuis un moment, et c'est finalement le mardi 26 mai dernier que nous pigeons le métro De la Concorde. C'est notre première soirée à Laval depuis le début de ce défi, et nos attentes se trouvent quelque part sur la planète Saturne. Dans toutes nos discussions entourant ce projet, on se disait que De La Concorde serait probablement l'une des stations les plus difficiles où trouver un bar à distance de marche. Voyons donc comment ça s'est déroulé.


Premier constat : la station Montmorency n'est pas située très loin au nord-ouest. Nos possibilités d'exploration dans cette direction sont donc très limitées. On identifie quelques secteurs à explorer inévitablement, avant de pouvoir déclarer que cette soirée est un échec : le boulevard De la Concorde surtout vers l'est, puisque la station Cartier est très loin, le boulevard Laval au sud jusqu'à au moins le boulevard Cartier, sinon jusqu'au boulevard des Prairies, ainsi que l'avenue Ampère, entre De La Concorde et Cartier.

On commence donc par explorer les alentours de la station, afin d'en admirer l'architecture qui est très réussie. L'aménagement intermodal avec la gare de trains est un modèle à suivre.
Je vous invite à le constater en observant les photos et cette appréciation architecturale, selon Matt.

On descend donc vers le boulevard De La Concorde. Rien ne nous frappe à première vue. Le boulevard, large artère typiquement lavalloise, nous mène vers l'ouest jusqu'à une trop vaste intersection clairement lavalloise, et c'est ici que nous tournons vers le sud sur le boulevard Laval. Nous pourrions aller un peu plus à l'ouest, mais la prochaine rue transversale se situe à environ dix minutes de marche rapide, et la station Montmorency serait trop proche. Ce sera pour une autre fois.

Malgré l'insignifiante guerre de hargne entre les deux hémisphères du 450, et malgré nos origines (je vous rappelle que nous provenons de la rive sud du fleuve), on n'est pas tellement dépaysés en longeant le pittoresque et très résidentiel boulevard Laval, qui est très majoritairement résidentiel, avec quelques commerces de temps en temps (un garage de silencieux, le dépanneur E.T. (?!)).

Rendu au boulevard Cartier, nous hésitons. Est-ce qu'on continue vers le sud jusqu'à la rivière? Un bar au bord de l'eau, ça se peut. Et c'est même sûrement agréable. Mais on n'a pas trop envie de marcher, alors on emprunte Cartier vers l'est, passant cette fois par-dessus la voie ferrée. Notre vue en surplomb d'une cour arrière délabrée et de la vieille maison qui vient avec nous amène à nous arrêter un moment, et à admirer.

À peine descendus du viaduc, une vision nous frappe, devant nous, à l'intersection de la rue Ampère (qu'on planifiait explorer de toute façon). On aperçoit le restaurant Pinocchio. De la nourriture!! Et le Bar Dallas. De la bière!... Un bar!!! On a réussi!

Premier arrêt au restaurant, histoire de faire provision d'un trio avec frites pour emporter.
Nous portons notre nourriture de l'autre côté de l'avenue Ampère, au Dallas Resto Pub. L'enseigne, placée au haut d'un mât dans le stationnement au coin de la rue, prend la forme d'une insigne de marshall du Texas. Très classy. Tranquille pour cause de mardi soir, mais sympathique comme endroit. Grand pour le genre. Écran géant avec la game. Tables de billard. Console de son et espace pour DJ. Scène. Petite pièce casino dans le fond. Bref, plusieurs styles de bar dans le même endroit.

À notre arrivée, il reste 5 minutes au spécial. Bière Molson à 2$. On en fait provision. On suit du coin de l'oeil l'élimination des Hurricanes, on débat pendant toute la soirée sur l'âge de la barmaid, on se fait interpeller par un dude qui porte fièrement un chandail des Blackhawks, on finit par jouer au pool et à manquer de bière. C'est maintenant 4$ pour la même Molson...

Une anecdote. Je demande à la barmaid où je peux trouver un dépanneur. Elle m'indique un Couche Tard, «juste à côté, au coin de la rue». C'est ainsi que je découvre le «juste à côté» lavallois. Trois minutes de marche (je dirais au moins cinq, et je marche vite), c'est «pas loin», ce n'est pas «juste à côté», sauf si on parle à plus grande échelle. À l'échelle d'un bar, c'est «pas loin». Bon.

Le suspense de la soirée concerne l'âge de la barmaid. Faudrait-il la carter? Notre incompétence à l'estimation de l'âge des gens se fait de plus en plus criante. On dirait que dans un rayon de dix ans plus jeune ou plus vieux, la confusion la plus totale règne dans notre esprit. Finalement, il nous apparaît clair qu'elle est vraisemblablement au début de la vingtaine.

Ce n'est pas la soirée du siècle, mais c'est l'une des meilleures surprises à date du rallye métro-bars. Il y a de quoi à faire au métro De La Concorde, même si on est un mardi soir! On est retourné paisiblement vers le métro en remontant l'avenue Ampère, qui n'avait absolument rien d'autre à nous proposer comme divertissement. Si ce n'avait été du Bar Dallas, cette soirée aurait été un échec aussi désolant que celui du métro De La Savane.

Mais ce fut pas le cas. De La Concorde: 1, De La Savane: 0.


(Ceci est un savant mélange des comptes rendus individuels des deux artisans de ce projet.)

Métro-bar #13 : Saint-Laurent

Wow. Pour cette édition spéciale du rallye métro-bars, nos invités ont été amplement choyés. Merci d'ailleurs à Christine, John, Guylaine et Julien de s'être joints à nous hier soir pour explorer les alentours, et découvrir les trésors cachés du métro Saint-Laurent.

Tel que nous l'avions annoncé, nous attendions donc à 19h00 devant les tourniquets de la station. On discute d'abord brièvement de stratégie d'exploration. Malgré toutes les promesses que recèle le nom de la station, nous devons nous rendre à l'évidence : nous n'irons pas très loin. À l'est, l'édicule de la sortie Saint-Denis de Berri-UQAM est situé tout près. À l'ouest, c'est la Place des Arts qui nous regarde de haut. Au sud, la ligne orange fait du boulevard René-Lévesque notre limite.

C'est au nord que la Main s'étend, où on trouve tout plein de places branchées, et tout ce que ça implique. Mais un instant... Déjà à la rue Prince-Arthur, le métro Sherbrooke est plus près. Rendus au coin d'Ontario, Raton se rappelle qu'il n'y a rien vers le nord d'ici Sherbrooke, à part le cabaret du Musée Juste pour rire, qui ne présente sûrement pas la game Hurricanes - Penguins ce soir. Vers l'est, il y a des bars en face du cégep du Vieux Montréal, mais c'est trop près de Berri-UQAM.

Nous choisissons la rue Clark pour revenir vers le sud. Quelques travaux sont en cours dans le secteur. C'est un euphémisme en fait, car il faudrait plutôt dire que le secteur est en train d'être détruit pour en fabriquer un nouveau. Nous remarquons l'arrière des commerces du boulevard en déambulant, et nous nous souvenons du fait que le quadrilatère s'étendant de Sainte-Catherine à Réné-Lévesque et de Clark à Saint-Laurent s'apprête à tomber sous les coups d'expropriations et de recontruction. Ça paraît, c'est tout croche. À peine remis de notre soirée dans les hôtels autour du métro Bonaventure, nous considérons brièvement l'option. Mais pas vraiment...

L'enseigne d'un commerce sans rapport avec nos intérêts arbore le mot «taverne» sur ses flancs gauche et droit. Mais le commerce n'a rien à voir avec de la bière. Ça fait deux fois qu'on se fait berner par ce mot invitant (voir le compte-rendu de notre soirée au métro Villa-Maria).

Résignés, nous revenons sur Saint-Laurent et c'est alors que nous voyons l'endroit le moins accueillant de tous les temps, tout en sachant que c'est exactement là où on s'en va : le Midway, à l'ombre du Club Soda. Une taverne tout ce qu'il y a de plus obscur et peuplée d'habitués, en plein coeur de l'ancien Red Light, du futur Quartier des spectacles, et à quelques pas de la fameuse intersection Saint-Laurent / Sainte-Catherine.

On y entre et il fait sombre, très sombre. Nous trouvons une place au centre du Midway, entourés de gens du troisième âge, ou même du quatrième. Nous nous souvenons du légendaire bar Sherbrooke, autrefois au coin de Sainte-Catherine et Sanguinet, et maintenant fermé après que l'UQÀM ait acheté l'édifice où il se trouvait. On dirait que les habitués du Sherbrooke se soient trouvés un nouveau nid ici. Plusieurs d'entre eux sont déjà attablés, cordés les uns à côté des autres face à la scène où Lyne Beauchamps fera son spectacle plus tard en soirée. À ne pas confondre avec Line Beauchamp. On commande chacun une grosse bière et le fun commence.

Un vieux monsieur nous regarde avec le plus grand sourire édenté que la vie m'ait donné l'occasion de voir. Le toit en forme de voûte au-dessus de notre table fait faire de l'écho à tout ce qu'on dit. La game de hockey sur la petite TV dans le coin n'intéresse personne. Même pas nous, en fait, tellement cet endroit est incroyable. Celui qu'on soupçonne être le gérant de Lyne Beauchamps s'attable près du stage, demi-litre de vin rouge à la main et costume de cowboy en prime. Dans notre monde imaginaire, il sera le Colonel Poitras. John soutient qu'il y aurait de quoi écrire un roman avec tous les personnages de cette taverne.



Une étrange machine attire notre attention. On y place les bouteilles de bière vides, et elle les mange. Nous n'avons jamais rien vu de tel. Voici une taverne du 21e siècle!



Des gens jouent avec le jukebox, ce qui fait que du pop-rap des années 90 précède Stairway To Heaven de Led Zeppelin et Janie's Got A Gun de Aerosmith. Et oui, ça commence à danser.

Le vieux monsieur de tantôt se bat avec les essuies-tout au bar après un accident d'éternuement. Il nous montre comment on se mouche dans un endroit comme celui où nous nous trouvons. La chose qui sortait de son nez aurait pu s'apparenter à une cravate. Unanimement, nous décidons que nous aurions pu nous en passer.

Le barman remarque bien notre émerveillement face à ce qui se passe autour de nous et nous fait remarquer qu'«ici, y'a un show de même tous les soirs et ça coûte rien. Y'a des choses ici que vous voyez jamais ailleurs». Un lutin passe devant nous (petit, oreilles pointues, avec chapeau, sans blague). Dans la salle de bains des filles, ouvrir le robinet d'un lavabo fait couler l'eau dans les deux lavabos en même temps. Le Colonel Poitras n'a pas bougé d'un poil, sirotant toujours son vin rouge.

Le bar possède une entrée secondaire à l'arrière, sur Saint-Dominique. Près de cette entrée se trouve une table de pool, et la Mission Métro-bar observe un nouveau défi. Nous sommes tous deux assez médiocres au pool. Il nous reste 55 stations de métro à explorer, et dorénavant, nous jouerons. Au soir 68, le dernier de notre mission, nous battrons quiconque s'y présentera. La présence d'une table de pool ne devient pas un critère, mais quand il y en aura une, nous devrons nous exercer. Nous verrons ce que ça donnera.

Dehors, près de la porte arrière, nous découvrons une petite porte d'à peine deux pieds de haut, qui mène probablement vers le monde magique des lutins (c'est de là que venait celui qu'on a vu plus tôt!).

Nous pourrions continuer comme ça pendant des pages. Ce fut la soirée la plus intense de la Mission, jusqu'à présent. Nous devrons déterminer si c'était la pire ou la meilleure, mais une chose est certaine, c'était indiscutablement la plus weird à ce jour. Heureusement que nous étions accompagnés d'invités, parce qu'on n'aurait probablement jamais enduré ça aussi longtemps. De 19h30 à minuit quand même, faut le faire.

Un arrêt à la pizzeria nous a permis de partager un repas en famille, avant de rentrer chacun chez soi.

L'idée d'inviter des gens était un succès. La deuxième soirée métro-bars ouverte au public aura lieu le samedi 6 juin prochain. La destination sera pigée et annoncée ici même à 18h cette journée. Le rendez-vous se tiendra à 19h. Soyez-y.