Métro-bar #15: Plamondon

C'est un superbe belle fin de journée en ce dimanche de fin de printemps / début d'été. Un temps idéal pour une soirée sur une terrasse. Évidemment, il fallait qu'on doive faire le deuil du centre-ville ce soir-là pour se ramasser au métro Plamondon.


Cette station possède une caractéristique qu'elle partage avec très peu d'autres stations : des édicules (entrées) sont situés à chaque extrémité des quais.

Étant donné cette configuration des lieux, le plan du quartier ne donne pas une indication réaliste de la situation. Voyez ceci. On y situe l'entrée de la station au coin de Plamondon et de Victoria. Or, le quai s'étend sous l'avenue Victoria jusqu'à l'autre entrée, au coin de Van Horne.

En sortant de l'édicule situé au coin des rues Victoria et Van Horne, on plonge dans l'inconnu. On sait qu'on est dans Côte-des-Neiges, un peu au nord de Côte-Sainte-Catherine, mais sans plus. Disons qu'on n'a jamais habité dans le coin et qu'on n'a pas l'habitude de sortir dans Côte-des-Neiges.

On décide d'emprunter Van Horne vers l'est pour aller jusqu'au chemin de la Côte-des-Neiges. Sauf qu'on se trompe de côté.
L'École Coronation ou Sir Mortimer B. Davis se trouve au coin de la rue, suivie de près du Centre Sportif Côte-des-Neiges. Une taverne risque peu de se trouver en face. Puis nous croisons Les Écoles Populaires Juives, et aboutissons sur Décarie sans avoir trouvé quoi que ce soit.

Le boulevard Décarie offre quelques restaurants peu invitants dans le cadre de notre mission. On remonte jusqu'à l'avenue Plamondon et on exclut tout de suite l'option d'aller voir à l'ouest de Décarie. On sait qu'il n'y a pratiquement que du résidentiel et que quelques coins de rues plus loin, on entre dans la Ville de Hampstead. Ce qui n'est pas souhaitable. Je ne serais pas surpris d'apprendre que la bibliothèque municipale est ce qui se rapproche le plus d'un commerce dans ce ghetto résidentiel coupé du reste du monde.

On emprunte donc Plamondon vers l'est,
où nous voyons la Congregation Shomrim Laboker Beth Yehudah Shaare Tef, suivie de près par le Collège Rabbinique du Canada Tomche Tmimim Lubavitch.

Nous vous apprendrons sans vous surprendre que les barbes et les chapeaux noirs foisonnent dans le quartier. Nous nous demandons si c'est de bon augure pour notre mission. Contrairement aux musulmans, les juifs n'ont pas l'interdiction formelle de consommer de l'alcool. Cependant, selon ce que j'ai pu en comprendre, la tradition fait en sorte que la consommation est uniquement valorisée lors d'événements traditionnels ou religieux. La consommation casual, comme dans une taverne par exemple, est donc assez peu probable. On ne dirait certes pas non si on nous invitait à partager le yayin shel simha (vin de la joie)...

De retour sur Victoria, face à l'autre édicule de la station Plamondon, on marche vers le nord. Victoria semble, à date, l'artère la plus prometteuse pour trouver un bar. Ici, Tel Aviv rencontre Mumbai... et Port-au-Prince. Ce petit coin très multiethnique nous apparaît également très vivant, mais dépourvu de bar.

Malheureusement, on se rend à MacKenzie, l'avant-dernière rue avant le viaduc de la voie ferrée (et notre limite d'exploration, avant d'empiéter sur le territoire du métro Namur) sans trouver de bar. On emprunte MacKenzie vers l'est, pour enfin aller voir si on peut trouver quelque chose sur Côte-des-Neiges.

La rue MacKenzie se passe de commentaires. On ne peut plus classique et résidentielle. Rendu à Côte-des-Neiges, on tombe devant un monstrueux stationnement et une gigantesque épicerie. On tourne vers le sud et c'est là qu'on aperçoit l'enseigne du Bar Iguana, situé dans un vieux centre commercial des années 70. Le genre d'endroit où les commerces ouvrent et font faillite dans le même mois.

Même si Côte-des-Neiges a peut-être autre chose à nous offrir, le Bar Iguana fera l'affaire pour ce soir. Non seulement ils ont des tables de pool et le hockey, mais ils ont le son du hockey! L'endroit est très grand et a l'air d'avoir été aménagé en vitesse dans l'après-midi même. Le mobilier est approximativement en place, disposé un peu n'importe comment, les télés pendent du plafond, le sol est en matière brute et les murs ne sont pas peinturés. Bref, on a mis des tables dans un entrepôt et on a ouvert un bar. C'est à peu près ça.

Peu importe, on a pu écouter la game assez attentivement, malgré une guerre de zapping qui s'est déclarée au bar en 3e période avec des fans de basketball. Mais le hockey a évidemment triomphé.

Victoire pour le métro Plamondon, dont les couleurs à l'intérieur sont par ailleurs très jolies. Mais on ne risque plus de nous y retrouver. Sauf pour un vin de la joie, si la situation s'y prête.

(Ceci est un savant mélange des comptes rendus individuels des deux artisans de ce projet.)

0 commentaires: