Métro-bar #25 : De l'Église


Nous nous rencontrons près des tourniquets du métro de l’Église en ce dimanche 7 mars afin de renouer avec la tradition et nous remettre à cette mission divine qui nous a été confiée. Nous avons tiré au hasard cette deuxième station verdunoise, et comme la première fois, ça ne s’annonce pas simple. Ou trop simple.

Nous avions évoqué précédemment la croyant populaire voulant qu’un bar, à Verdun, ça n’existe pas. Vous trouverez notre réfutation de ce mythe en lisant le compte rendu de notre superbe soirée à la station Verdun, au printemps dernier.


Fidèle à notre habitude, nous évaluons les possibilités. Vers le sud, il n’y a qu’un St-Hubert, qui sera notre dernier recours. Vers le nord, rien de bien prometteur avant d’atteindre Ville-Émard, de l’autre côté du canal de l’Aqueduc. Et c’est trop près de la station Charlevoix.


Reste donc la rue Wellington. Nous trouvons rapidement ce qui s’avérera la seule possibilité. Il y a beaucoup de restaurants à Verdun, ainsi qu’un charmant salon de thé, une fromagerie, un boucher, des dépanneurs à chaque coin de rue… Et le Café Pino, resto bar.


Nous envisageons de prendre place à une table située dans la vitrine, mais le patron italien nous indique qu’il faut se rendre dans la section bar pour y boire sans manger. Il s’agit en fait d’un enclos entouré d’un comptoir, où l’on retrouve des tabourets, des machines à jeux, et bien sûr, quelques habitués.


La décoration nous réjouit. On y annonce de la Labatt 50 partout, mais on n’en sert pas. Le mobilier et les électroménagers sembleraient d’avantage à leur place dans une résidence que dans un commerce. On y trouve des photos d’équipes de soccer italiennes datant du siècle dernier, d'autres affiches de bière qui ne sont pas servies, et surtout, une magnifique toile où un personnage semble s’adonner à la gratification orale d’un autre personnage.


Vers 22h15, le propriétaire annonce qu’il ferme dans cinq minutes. Pas question, il reste encore la moitié de la troisième période à jouer. On fait semblant de rien et on continue de regarder le match.


Alors qu'il ne reste qu'environ deux minutes au match, le propriétaire nous annonce qu'il nous paie la tournée si le Canadien gagne. C'est 3 à 1 pour les Ducks à ce moment, mais quelques instants plus tard, Brian Gionta marque son 20e but de la saison, et on recommence à y croire. Nous ne sommes d'ailleurs pas déçus, puisque Andrei Markov marque à son tour à 11 secondes de la fin.



C'est finalement en fusillade que le Canadien a gagné. Le propriétaire, assez pressé de fermer et de nous mettre dehors (ainsi que l'unique autre client), nous promet qu'il nous paiera la bière lors de notre prochaine visite.

Prochaine visite? Si ça n'avait pas été de cette promesse, il n'aurait jamais même été question que nous retournions à cet endroit... Nous déconseillons fortement d'aller passer la soirée dans les environs du métro de l'Église, sauf si c'est pour aller voir un match du Junior de Verdun à l'Auditorium.