Métro-bar #28 : Côte-des-Neiges

Après une léthargie inexplicable en 2009-2010, la Mission Métro-bar reprend pour de bon du service pour la saison 2010-2011. Nous profitons du tout premier match du Canadien cette saison pour piger notre 28e destination et ainsi franchir la barre du 40% au niveau de notre taux de réalisation de la Mission. En ce 7 octobre 2010, nous sortons au métro Côte-des-Neiges.

Ayant fréquenté l’Université de Montréal dans mon jeune temps, je sais très bien qu’on trouve un ratio respectable de débits de boisson par mètre carré aux alentours du métro Côte-des-Neiges. On prend tout de même la peine, pour la forme, de faire un petit tour du quartier. Sachant qu’on ne trouvera rien vers l’ouest et que la station Côte-Sainte-Catherine n’est pas très loin, on fait un petit détour via la rue Decelles, on revient vers le boulevard Côte-des-Neiges, on monte jusqu’à Côte-Sainte-Catherine, avant de revenir pratiquement à notre point de départ. Il y a Les Grandes Gueules et la Maisonnée, mais c’est le McCarold et le Tabasco Bar qui ont retenu notre attention.

Le Tabasco Bar est un établissement qui a changé de nom et de mains plusieurs fois. Jadis connu comme étant Le Crocodile, ou encore «le bar de la FAECUM» (Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal), il a également, pendant un bout de temps, abrité une approximative franchise de l’infâme Peel Pub.

Pour poursuivre dans les anecdotes du passé, Raton et moi nous remémorons en marchant la malédiction qui semble nous affliger à chaque fois que nous approchons ce débit de boisson, peu importe l’époque et peu importe son nom. Souvenons-nous d’abord qu’en 2002, le Canadien affrontait en deuxième ronde des séries les Hurricanes de la Caroline. Rappelons-nous également que le Canadien s’en tirait pas mal dans cette série et s’enlignait pour l’emporter.

Jusqu’à ce qu’en plein milieu d’un match de cette série, Raton et moi entrâmes au 5414, rue Gatineau (probablement Le Crocodile, à l’époque) afin d’apprécier une bonne game et une bonne bière (comme il se doit). L’énergie qui animait le Canadien s’est alors soudainement dissipée, les Hurricanes ont fait fondre l’avance du Canadien et ont remporté le match. Le Canadien ne s’en est jamais remis et a perdu la série en six matchs.

Un peu plus de deux ans plus tard, en 2004, moi et des collègues universitaires avons eu la brillante idée d’aller regarder la soirée électorale de l’élection présidentielle américaine au 5414, rue Gatineau (le Peel Pub, à l’époque). Résultat : victoire, pour un deuxième mandat, du républicain George W. Bush.

C’est avec cet inquiétant background que nous entrons donc, le 7 octobre 2010, au Tabasco Bar. Il n’est pas encore 19h que l’endroit est plein à craquer. On se dirige donc au deuxième étage, où on trouve un endroit où s’installer, près d’un groupe d’étudiants, d’un groupe de parents d’étudiants (?!) et d’une étudiante européenne qui suit avec intérêt un cours de Hockey 101 donné par une collègue québécoise.

En attendant le début du match, on se remet peu à peu dans l’état d’esprit de notre Mission, on réactive nos réflexes de tout observer, de tout commenter et de trouver les explications les plus absurdes aux éléments les plus anodins qui nous entourent. N’étant plus étudiant depuis déjà 2 ans, j’observe la jeune faune qui peuple le bar et je partage avec Raton le coup de vieux que je suis en train de ressentir. Ils sont jeunes. Et moi, moins. La vingtaine tire à sa fin, Vieux Ben, pensai-je, pendant que Raton me fait remarquer que le classique What’s My Age Again? de blink-182 bourdonne dans nos oreilles à ce moment même. L’ironie est parfaite.

Devant l’absence manifeste de service aux tables (du moins, à notre table), je me dirige au bar afin de commander de la bière et de la nourriture. Le ratio de 2 employés pour 300 clients, la nécessité de changer le baril de la bière que j’ai commandée et une organisation du travail qui laisse à désirer font en sorte que je ne reviens à notre table que 15 minutes plus tard, avec qu’un pichet de Rickard’s Red. La malédiction se poursuit.

Après nos repas et le deuxième pichet, on profite du deuxième entracte pour conclure que notre visite au Tabasco Bar n’a pas été concluante et qu’on mérite mieux pour une sortie dans Côte-des-Neiges. Direction Pub McCarold. À l’instant même où l’on sort du Tabasco, on entend toute la clientèle du bar s’enflammer en même temps. Jeff Halpern vient de marquer son premier but de la saison. Au moment précis où on est sorti du 5414, rue Gatineau. La malédiction se poursuit.

Accueillis comme des rois au McCarold, comme dans la plupart des pubs irlandais, on s’installe sur le bord de la fenêtre, avec une vue sur la grande télé et on se gâte d’une bonne bouteille de Quatre-centième d’Unibroue. Malheureusement, les efforts du Canadien de remonter la pente en troisième période ne seront pas suffisants pour faire de cette escale au McCarold une conclusion parfaite à une soirée dont on se souviendra finalement comme étant l’épisode 3 de la Malédiction du 5414, rue Gatineau.

1 commentaires:

Alexandre a dit…

J'aimerais préciser que si nous avons évité La Maisonnée, c'est essentiellement parce qu'il s'agit d'un endroit que nous avons déjà fréquenté abondamment dans le passé, du moins en ce qui me concerne. C'est clairement le meilleur choix dans les environs, mais l'une des règles de cette Mission est la découverte de nouveaux endroits.

Nous ne nous laisserons plus avoir par le 5414, rue Gatineau. Qu'il faille en sortir pour que le Canadien marque enfin, ça veut tout dire.