Métro-bar #18 : Longueuil − Université-de-Sherbrooke


Quelle superbe soirée pour aller prendre une longue marche, deux semaines après notre dernière escapade métro-bar. Le hockey est terminé jusqu'à l'automne, Maxime Talbot a gagné la coupe Stanley, et pour nous, il s'agit d'ajuster un petit peu nos critères de recherche. Pour l'été, nous chercherons donc un bar où «aurait été présenté le match de hockey s'il y en avait eu un». C'est simple.


En cette veille de la Fête Nationale, nous pigeons tôt, avec l'intention de manger en chemin et de profiter au maximum de la météo souriante qui nous est offerte. Lorsque j'annonce à Ben la station qui vient d'être pigée au hasard, j'ai droit à un «es-tu sérieux?»... Comme nous le faisions presque quotidiennement il y a maintenant sept ans, on se donne rendez-vous à l'entrée du terminus d'autobus, près de la billetterie.

Ce soir, on sort à Longueuil.

Puisque l'occasion s'y prête, mentionnons de nouveau que nous venons tous les deux des alentours de Longueuil. Nous connaissons donc bien les environs de la station, assez pour savoir qu'on ne s'en tirera pas sans une petite promenade. Il y a une exception, mais j'y reviendrai à la toute fin.

Avant d'aller faire un tour dans l'inévitable Vieux Longueuil (pas l'arrondissement, mais le quartier qui portait déjà ce nom avant la fusion forcée du 1er janvier 2002), nous empruntons la place Charles-LeMoyne vers la rue Saint-Laurent, où se trouve la Taverne Renaud, au coin de la rue Cartier.

Ce plan vous aidera à suivre notre itinéraire.

À notre arrivée, le match des Alouettes n'est pas encore commencé, mais les téléviseurs sont déjà à RDS... et présentent du hockey. En fait, il s'agit d'un top 10 de quelque chose, mais il est déjà très clair que nous venons d'assurer la victoire du métro Longueuil.

Il ne fait aucun doute que l'endroit est une taverne typique, revêtements muraux en bois et laminés de jeunes filles avec logos de bière inclus. Outre quelques habitués accoudés au bar, nous sommes seuls. «Comme d'habitude», serais-je tenté d'ajouter. Nous quittons après que la chanson thème de Ghostbusters ait joué en boucle une fois de trop.

Il a été question de marcher jusqu'à Lemoyne, vers le bar Chez Larry. Techniquement, c'est tout de même plus proche du métro Longueuil que de tout autre, mais c'est loin. On parle d'une marche de quarante-cinq minutes environ, à notre vitesse de croisière supersonique. Maxime Talbot a beau être originaire de Lemoyne, il y a des limites.

Nous nous dirigeons plutôt plus loin sur Saint-Laurent, et tournons à gauche sur Saint-Sylvestre afin d'atteindre la paisible et tranquille rue Saint-Charles, dans le coeur du Vieux Longueuil, là où nous savons que nous trouverons quelques bars. Sans grande surprise, le coin n'a rien de tranquille en ce 23 juin. La rue est fermée et un chansonnier divertit la foule, alors que les verres de Boréale se vendent 5 $ à même un kiosque sur la rue.

Nous observons les environs et comparons nos souvenirs à la réalité qui s'affiche devant nous. Le Paddock, bar karaoké s'il en est un, est toujours là où se trouvait autrefois l'Arcane. Le Cafka, café branché des étudiants longueuillois, demeure son voisin.

De l'autre côté, l'ancien bar/club/local vide auquel nous étions habitués a laissé sa place à un restaurant. Un de plus dans ce secteur déjà reconnu pour sa bonne bouffe.

Devant l'ancien hôtel de ville de Longueuil se trouve toujours l'endroit que je préfère parmi tous sur la rive sud, le Café Terrasse 1957. C'est rassurant. Juste à côté, nous apercevons un nouveau bar-lounge que nous ne connaissons pas. C'était autrefois le Petit Bourg, genre de taverne-carnaval où un accordéoniste accompagnait les danses en ligne du samedi soir.

C'est maintenant devenu le Bungalow Bar Salon. Ses fauteuils en cuir et son équipement d'éclairage fabriqué à partir de morceaux de drums possèdent un indéniable charme. On semble bien y boire, plusieurs bières en fût étant disponibles, et le prix à payer n'est pas étouffant. Il faudra y retourner à un moment où la rue Saint-Charles ne sera pas fermée pour cause de Fête Nationale.

Justement, dans la rue, entre les kiosques et la grande scène qui permettra bientôt à Bruno Pelletier d'offrir sa performance, nous reconnaissons le maire de Longueuil, monsieur Claude Gladu, ainsi que le chef de l'opposition, Michel Latendresse. Aucune trace de Caroline St-Hilaire, candidate à la prochaine élection, à l'exception de vastes bannières ornant les balcons au-dessus du Paddock.

Après le coucher du soleil (passé 21h11, selon nos observations), nous rentrons vers la maison. C'est au tour de Bruno de chanter, et nous préférons ne pas lui voler la vedette par notre somptueuse présence...

Plus haut, j'ai mentionné qu'il existait une exception à tous ces bars qui requièrent plusieurs minutes de marche. À l'intérieur même de l'édifice abritant la station de métro Longueuil Université-de-Sherbrooke (dont le nom nous horripile, en passant) se situe une taverne. Cette taverne possède un écran géant et des spéciaux sur la bière lorsqu'il y a un match du Canadien. De cette taverne, il est même possible de voir le train bleu du métro s'arrêter, prendre ses passagers sur le quai, et repartir vers Berri-UQAM.

Il s'agit, à n'en point douter, d'une situation unique dans tout le réseau du métro de Montréal. Aucun autre débit d'alcool n'est aussi proche d'aucune autre station de métro.

C'est donc la brasserie du métro qui constitue notre trophée, qui figurera en tête de notre rapport si nous devons témoigner qu'il y a, à Longueuil, un endroit où l'on peut regarder la game et boire une bière, proche du métro comme nulle part ailleurs. En fait, les Longueuillois le savent, pour se rendre jusqu'au quai du métro, il faut suivre l'indication «BRASSERIE».

Ça prenait une seule sortie sur la rive sud pour rencontrer le maire de Longueuil. Nous avons déjà pigé une station à Laval. Monsieur Vaillancourt, il vous reste deux chances pour vous montrer à la hauteur de votre rival (imaginaire ou non) dans le cadre de notre Mission.

(photo de Matt)

2 commentaires:

croustine a dit…

merveilleux pamphlet plein d'arsenic à peine voilée ce petit produit de Charles...

Ben a dit…

Le nom de cette station de métro est effectivement très ridicule. Et en constant que j'ai écrit cette année un deuxième texte sur le sujet, vous comprendrez que c'est une réalité qui me tiens particulièrement à coeur.

Concernant la fameuse Brasserie du métro, son existence pourrait apparaître à première vue idéale, voire être la quintessence de la Mission métro-bars. Mais Raton a omis d'exprimer dans son texte à quel point cet endroit le répugne et ne lui inspire rien de positif.

Je ne le contredirai pas au niveau de ses sentiments face à cette taverne, puisque je n'y ai moi non plus jamais passé de bien bons moments. Mais je lancerais une question à tous: pourquoi? Qu'a donc cette taverne qui fait qu'on la déteste tant?

Qu'a-t-elle de moins que les autres tavernes du même genre, qui vient malheureusement compenser ce qu'elle a de plus (une localisation idéale, à même un quai de métro)? Il y a des piliers de taverne, une serveuse, des loteries vidéo, des TV, des spéciaux pendant la game et maintenant, du déjeuner!

J'admets qu'elle n'a rien d'extraordinaire, mais qu'a-t-elle de si repoussant?