Métro-bars #4: De Castelnau (par Ben)


Après l'échec cuisant du métro De la Savane, on savait d'avance que cette soirée ne pouvait qu'être mieux que celle de la semaine dernière. Et tiens, ce sera De Castelnau. Premier défi: les stations adjacentes sont proches. Jean-Talon à l'est, Parc à l'ouest et Jarry au nord. On n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre. On s'engage donc sur le boulevard Saint-Laurent, vers le sud, en plein coeur de la Petite Italie. En faisant attention de ne pas trop s'approcher de Beaubien.

Comme à l'habitude, on cherche donc un endroit où il y a de la bière et la game de hockey. On croise rapidement quelques restos et quelques cafés. Ça aurait été trop facile si on avait cherché un endroit où boire du café et regarder le rubgy.

Le hockey et la bière semblent rares... et on est déjà rendu à la rue St-Zotique! Demi-tour, on est trop proche du métro Beaubien. C'est contre les règles. On avait croisé quelques endroits en chemin, qu'on va ré-analyser en remontant vers De Castelnau. On s'arrête finalement devant un resto-bistro-café quelconque, le Caffe Epoca. Le menu nous promet le 2e pichet à 6$. Avant même qu'on considère pertinent de réfléchir à l'absurdité de l'offre, on est déjà assis à une table, face à une télé présentant la game.

On nous présente un menu. Bon, d'accord. Mais la bière? Premier pichet: 17$...

On s'enligne pour 2 pichets et on démarre la soirée. Les deux premières périodes s'écoulent bien. Le Canadien mène 5 à 2. «Le troisième pichet est tu à 3$?» «Non, il est au prix régulier.» Nous quittons les lieux.

On poursuit notre route vers le nord. Le rugby n'a pas fait place au hockey dans les quelques cafés italiens qu'on croise. On s'arrête finalement, encore une fois, dans un bar de mafia où on prend place dans de grands fauteuils noirs, près de la fenêtre de devant. Le bar est assez grand, mais il manque à peu près 10 tables et 30 chaises pour meubler l'endroit convenablement. Étrange.

La bière disponible est on ne peut plus ordinaire et coûte 5$. Une chance qu'il ne reste qu'une période.

Finalement, le Canadien gagne 6 à 3 et le métro De Castelnau nous réconcilie avec notre projet. Il existe des endroits potables, le temps d'une soirée, pour écouter la game dans un quartier qu'on aurait jamais, jamais songé visiter autrement. À la prochaine!

Métro-bars #4 : De Castelnau (par Raton)

La quatrième étape de notre série de tirages au sort de stations de métro où aller voir le match de hockey nous a menés sur la ligne bleue pour la première fois. En voici le récit.

À partir de la station De Castelnau, nous ne pouvons pas aller tellement loin à l'est (trop proche du métro Jean-Talon), ni à l'ouest (métro Parc), ni au nord (près du parc Jarry, avant le métro du même nom, il semble n'y avoir rien).

Il n'y a donc qu'une solution : la Petite Italie, tout juste au sud de la station de métro. Savoir que notre périmètre est limité nous plaît, après la marche du métro De la Savane, qui a usé nos semelles sur plus de sept kilomètres.

Exceptionnellement, nous accueillons avec nous des fans de notre projet. Nous sommes donc quatre, et nous déambulons vers le sud sur le boulevard Saint-Laurent. Une marche de plusieurs minutes nous mène à constater que les Italiens du coin, lorsqu'ils sortent regarder le match (de soccer ou de hockey), boivent du café, du chocolat chaud, ou peu importe, mais pas de la bière. Nous nous sentons coincés.

Arrivés presque à la limite du territoire du métro Beaubien, un de nos invités remarque un spécial affiché à l'entrée d'un resto/bar : les soirs de match du Canadien, le deuxième pichet coûte 6 $. Il n'en faut pas plus, nous entrons en rigolant au Caffe Epoca.

Nonobstant le fait que pour bénéficier de cette aubaine nous devons d'abord prendre un pichet au prix régulier de 17 $, le deal tient la route. La serveuse elle-même valait amplement les 17 $, de toute façon. Mais nous nous égarons.

L'endroit est une sorte de bistro où on trouve deux grandes télés, dont une dans un espace à l'écart où se trouve également une banquette. On mange bien au Epoca, comme j'ai pu le constater, mais heureusement, un permis de bar fait en sorte qu'on n'est pas obligé de manger dans cet établissement si on veut prendre une bière.

Après deux périodes, il semble manifeste que le Canadien est décidé à infliger une correction bien méritée aux Thrasher d'Atlanta. Quant à nous, il nous faut prendre une décision. C'est 5 à 2, le nouveau trio Koivu-Kovalev-Tanguay a déjà amassé neuf points, il ne nous reste plus de bière, et le troisième pichet coûterait 17 $ comme le premier.

Nous sortons à la recherche d'une autre télé, en espérant que nous ne briserons pas la magie. (Consultez ceci pour comprendre le lien entre notre sortie au hasard et le succès du Canadien.)

Chemin faisant, nous somme rejoints par un autre fan. Décidément, on nous aime. Revenant vers le nord, nous passons devant le Bar Sportivo, qui diffuse la game du Canadien ainsi qu'un match de soccer sur deux grands écrans côte à côte. Belle idée. On ne semble pas y servir de bière cependant. Nous y voyons carrément une vieille serveuse, dans toute sa transalpinitude, ouvrir une boîte que Quick en poudre à même le comptoir.

Tout près, nous entrons finalement dans ce qui semble être le seul autre véritable bar du secteur. Deux écrans présentent le match du Canadien, et un troisième diffuse la défaite des Oilers face aux Red Wings de Détroit. Outre les quelques huit tabourets situés autour bar de forme arrondie, pour la plupart occupés, nous observons que l'endroit compte pour tout mobilier trois tables et onze chaises.

D'emblée, nous n'aimons pas, malgré le cuir de nos sièges. Mais la troisième période est commencée, et nous nous résignons. La bière est chère, on a l'impression de déranger les autres clients et le personnel, et comble de malheur, Zach Bogosian marque pour les Trashers. C'est qui, lui?

Nous survivons à la dernière période, avant de partir et d'oublier à tout jamais cet endroit inhospitalier.

Vraiment, nous avons tous oublié son nom. Pas une grande perte.

En somme, c'est une réussite, tant pour le Canadien que pour le métro De Castelnau. Je retournerais volontier au Caffe Epoca.

Pour les paninis, bien sûr.

Pistes d'exploration dans les environs : Comme je le mentionnais, il n'est pas possible d'aller bien loin sans empiéter sur le territoire d'une autre station. Toutefois, nous avons vu un endroit qui mériterait une visite, toujours sur le boulevard Saint-Laurent, tout près de la rue Saint-Zotique. Nous croyions nous être aventurés trop loin vers la station Beaubien et avons donc fait demi-tour, mais après vérification, ce n'était pas le cas du tout.

(pour voir les commentaires du billet original, rendez-vous ici)

Métro-bars #3 : De la Savane (par Raton)

C'est impossible.

Je l'affirme dès le départ : il n'existe aucun endroit où il est possible à la fois de commander une bière et de regarder le match de hockey, et dont l'accès au métro le plus proche est la station De la Savane.

C'est impossible. Je vous raconte quand même notre aventure. Et je vous lancerai ensuite un défi. Gardez en tête que ce qui suit est le triste récit d'une soirée de la Saint-Patrick dans un secteur aussi aride qu'un couvent dans le désert. Vous pouvez suivre notre itinéraire sur une carte en cliquant ici.

Nous n'avons aucune surprise en sortant de l'édicule de la station. Devant nous, l'autoroute Décarie s'étend, de NDG à Ville Saint-Laurent. De l'autre côté, à l'ouest, le secteur industriel de Ville Mont-Royal nous semble sombre et peu accueillant. On tourne notre attention vers la rue de la Savane, qui s'enfonce vers l'est au milieu de nulle part, entre les concessionnaires (Ferrai, Jaguar...). À droite, on croise un endroit où on peut faire du karting, et à gauche, un cimetière juif. Ce dernier nous rappelle notre promenade à la station Sauvé, mais nous réalisons vite que nous sommes tombés dans un coin encore plus désolé.

Puisque nous commençons à approcher un peu trop du territoire de la stationNamur, nous tournons vers le nord sur l'avenue Kindersley, jusqu'à ce que nous soyons rendus aux abords du coeur de Ville Mont-Royal. Déjà, nos espérances diminuent.

Nous déterminons alors trois objectifs à couvrir avant de pouvoir déclarer que cette station de métro est incompatible avec un match de hockey : 1) le centre de VMR, où il pourrait y avoir un endroit accueillant; 2) le chemin de la Côte-de-Liesse en revenant vers l'autoroute Décarie; et 3) le secteur industriel aperçu au tout début.

  1. Il faut se rendre à l'évidence, VMR n'est pas un endroit où l'on trouve des débits d'alcool. On aurait pu s'en douter. À un certain moment, alors que nous avons déjà parcouru la rue Kenaston et que nous cheminons sur le boulevard Graham, Ben me fait remarquer qu'on approche dangereusement d'un secteur qui s'approche davantage du métro L'Acadie. Notez que cette station est située sur la ligne bleue, à une bonne distance de notre point de départ. Passons au prochain objectif.

  2. Rebroussant chemin sur Graham, nous arrivons éventuellement près de l'autoroute 40, sur Côte-de-Liesse, où se trouvent quelques commerces. L'un d'eux se nomme Porto, selon son enseigne, et nous sentons une lointaine lueur d'espoir. En nous approchant, nous constatons qu'il s'agit d'un magasin de chaussures. Après un détour inutile dans Ville Saint-Laurent, où nous étions de toute façon en territoire du métro Du Collège, nous ne pouvons qu'observer que la marche le long des voies de service de la 40 et de la 15 Sud est tout aussi infructueuse. Si nous avions été à la recherche d'un tapis, alors là, nous aurions vraiment été au bon endroit. Mais ce n'est pas ce que nous cherchons, comme vous le savez.

  3. De retour au métro De la Savane, il nous reste le parc industriel à visiter. C'est alors que nous remarquons la présence d'un retaurant de steak, tout juste au sud de la station de métro. Tiens donc. Toutefois, un rapide coup d'oeil à travers les stores nous porte à croire qu'il n'y a pas de téléviseur à l'intérieur. Par ailleurs, il s'agit d'un restaurant, et nous ne sommes pas venus ici pour manger. C'est non admissible, tout comme le resto de déjeuner adjacent, également dépourvu de téléviseur.

    Nous traversons l'autoroute vers le secteur industriel. Chemin faisant, notre regard suit l'autoroute vers le sud et on se prend à avoir hâte de piger le métro Namur. Oui, Namur. C'est dire le désespoir qui nous habite...

    Après quelques instants, nous prenons acte de la futilité de ce dernier détour : ce secteur n'est peuplé que de magasins de planchers et autres articles de rénovation. Au moins, si nous avions acheté un tapis tantôt, on pourrait maintenant trouver un plancher pour l'y déposer. Parce que tout commence par un plancher...
...

Après coup, je continue d'être persuadé que notre effort a été valable. Nous avons même tenté d'aller voir si la place de karting pouvait nous dépanner, mais en vain. Nous déclarons donc un échec brutal pour le métro De la Savane.

C'est devant une pinte de Labbat 50 verte, notre consolation de la soirée, bien loin du métro De la Savane, qu'une désagréable impression s'est emparée de moi en regardant Carey Price perdre tous ses moyens en fin de match contre les Rangers. Serions-nous responsables, Ben et moi, de son irrégularité? Par une improbable sorcellerie, le jeu du gardien du Canadien pourrait-il être influencé par le succès ou l'échec de nos explorations?

Ça fait peur.

Pistes d'exploration dans les environs : aucune.

Nous vous lançons un défi. Quiconque trouvera un endroit commercial où il est possible pour une personne d'entrer boire une bière et de regarder le match de hockey, un endroit dont la station de métro la plus proche devra être De la Savane, quiconque, donc, nous fournira le nom et l'adresse d'un tel endroitgagnera de la bière gratuite pendant toute la partie de hockey, en compagnie de Ben et de moi-même.

Pour relever le défi, laissez un commentaire.

(pour voir les commentaires du billet original, rendez-vous ici)

Métro-bars #3: De La Savane (par Ben)


Ouch... Disons qu’on aurait espéré mieux pour la Saint-Patrick. On descend donc au milieu de nulle part, on observe les alentours, on pleure un peu, on et on s’engage sur la rue De la Savane, vers l’est. On croise un commerce de go-karts. Il semble y avoir un bar et une TV, comme il y a parfois dans un salon de bowling. Bah, on peut sûrement trouver mieux. On continue.

On longe un cimetière juif jusqu’à l’avenue Kindersley, qu’on emprunte. Vers le nord. On va rejoindre le chemin Lucerne, où circule la ligne 124- Victoria. Si un autobus y circule, c’est sûrement au moins un peu commercial. Rendu là, c’est la déception certaine. Rien que du résidentiel. On choisit d’emprunter l’avenue Kenaston et de s’engager dans Ville-Mont-Royal. En rejoignant le boulevard Graham (le boulevard central de Ville Mont-Royal), on va sûrement trouver du commercial.

On marche longtemps et rendu à Graham, rien. Rien que du résidentiel. On n’est pas trop loin du Parc Connaught, le vrai centre de Ville Mont-Royal. Il y aura sûrement des commerces. Sur le chemin, on est presque excité de croiser un paisible restaurant, un salon de coiffure et un bureau de poste. Rendu au centre, encore rien. De toutes façons, on est presque rendu sur le territoire du métro L’Acadie. On retourne sur nos pas et on ré-emprunte le boulevard Graham jusqu’au nord-ouest de Ville Mont-Royal, au bord de l’autoroute 40.

On croise un petit centre commercial sur le chemin Lucerne. Mais pas de bar. On considère aller au Dunkin Donut’s, juste à côté. Pas de bière, pas de hockey. Ce n’est pas acceptable. On passe sous l’autoroute 40 et on n’y trouve qu’une station-service, avant de réaliser qu’on est rendu sur le territoire du métro Du Collège. On rebrousse chemin.

On longe le très industriel chemin de la Côte-de-Liesse et on redescend vers la station de métro via le boulevard Décarie. On se résigne: on entre au Go-Kart. Ce n’est pas un bar, c’est un comptoir pour payer notre go-kart. Ce n’est pas un endroit où des gens se réunissent pour regarder la game, c’est une salle d’attente, avant de pouvoir aller jouer au go-kart. On sort. On aura au moins eu le temps d’apercevoir le pointage: 1 à 1 en fin de deuxième. Oui, on a marché pendant 2 périodes.

C’est alors qu’on aperçoit, légèrement au sud, sur Décarie, un restaurant! Enfin! En marchant dans le stationnement, on remarque que le type de voitures qui s’y trouvent (Hummer, BMW, etc.) laissent croire qu’on ne sera pas les bienvenus à cet endroit. La présence des préposés du service de valet nous incite à rebrousser chemin.

Tout juste un peu plus au sud, un autre restaurant! Diable, pas de TV et un menu de déjeuner. On traverse l’autoroute Décarie via la rue Ferrier. Il y a un parc industriel / zone commerciale de l’autre côté. Il doit bien y avoir un bar. On fait un peu le tour, sans trop s’engager vers l’ouest où tout semble mort, en pleine soirée. Un quartier industriel, ça vit de jour.

On retraverse l’autoroute via l’avenue Royalmount. On décrète l’inévitable: C’EST UN ÉCHEC!

Et c’est pas parce qu’on n’a pas essayé! Voyez le trajet parcouru en cliquant ici.

On abandonne, direction Côte-des-Neiges, où on se rend aux Grandes Gueules pour boire une pinte de Labbat 50... verte! Pour cause de Saint-Patrick. On a le temps de voir la fin de la troisième et les tirs de barrage, où Carey Price a oublié de se présenter. Défaite de 4 à 3 contre les Rangers. Et défaire sans équivoque du métro De la Savane.

Ceci dit, nous lançons un défi à tous. Vous devez trouver un bar, ou au pire un resto-bar, où on peut boire de la bière et écouter la game de hockey pendant toute la soirée. L’endroit doit être situé à distance raisonnable de marche du métro De la Savane et n’être situé plus près d’aucune autre station de métro que De la Savane. Donc, rien qui soit près de Namur ou de Du Collège. Près de De la Savane.

Quiconque trouve un endroit qui répond à ces critères se mérite de la bière gratuite pendant tout un match de hockey, dans le bar en question, avec Raton et moi. La chasse est ouverte.

Métro-bars #2 : Sauvé (par Raton)

Nous avions passé la journée à explorer des endroits hostiles : l'Île-des-Soeurs, le quartier Dix30, Brook Line, LeMoyne... Nous revenions de Saint-Hubert en autobus et il devint évident que c'était l'heure de trouver un endroit où aller regarder la game de hockey.

Puisque nous n'avions pas accès à notre outil habituel pour piger au hasard une station de métro, nous avons inscrit sur de petits bouts de papier les noms des 67 stations qui n'avaient pas encore été explorées dans le cadre de cette activité.

C'est dans un autobus articulé, au milieu du pont Champlain, que le tirage a eu lieu. C'était le dimanche 8 mars et le Canadien rendait visite à Steve Bégin, à Mike Ribeiro et au gendre de Guy Carbonneau à Dallas. Un silence perplexe suivit la pige de la station Sauvé...

Les environs de cette station paraissent d'emblée peu fertiles en tavernes, étant donné qu'elle se trouve dans un coin résolument résidentiel caractérisé par la présence d'un cimetière juif. Nous avons donc mis le cap vers l'ouest afin d'aller trouver le boulevard Saint-Laurent, où peut-être trouverions-nous chaussure à notre pied, ou mieux, bar à notre game.

Notre éventuelle déception planait comme un nuage aussi narquois qu'imperceptible.

En arrivant devant un endroit sombre muni d'une terrasse et d'un abri tempo à fumeurs, auquel on accédait par une porte située au fond du stationnement, nous avons eu la désagréable impression de nous être trompés de bord de la rivière des Prairies. Ce lieu s'appelait le Billard Colors et n'inspirait aucune confiance.

Nous avons décidé de poursuivre vers le nord et quelques minutes plus tard, nous avons fait la découverte d'un endroit prometteur où flottaient des drapeaux du Canadien et où on affichait lumineusement le logo de la Boréale.

Par où commencer... La barmaid n'a pas semblé aimer qu'on lui demande à deux reprises quelles couleurs de Boréale étaient disponibles. Nous avons chacun hérité d'une Blonde à 4 $, la seule qu'on y sert. L'endroit était muni d'un écran de projection servant probablement à y projeter le match, mais aucun projecteur n'était visible. Nous nous sommes donc rabattus sur la seule télé dont l'image n'était pas aplatie en mode faux-HD, accrochée dans le fond de la salle, au dessus des machines à nigauds vidéo poker. Les haut-parleurs, quant à eux, se trouvaient tout en avant de la place, et leur son nous parvenait comme un murmure. Magique.

C'est à ce moment que Ben a commencé à manifester une évidente nervosité. Il occupait un magnifique fauteuil en cuir qu'il déduisit être «la place du boss». L'identité du boss en question s'est rapidement extrapolée d'elle-même par la présence d'une table de poker tout près de nous, où une joute était en cours (en attendant le tournoi qui devait commencer plus tard), et par notre découverte d'une deuxième salle à l'arrière, où se trouvait un grand tatami. Un endroit idéal pour un fight club.

Les Stars menaient 1 à 0 après la première période et Ben avait peur qu'on soit fusillés par la mafia d'Ahuntsic, alors nous avons quitté sans regret, à la recherche d'un endroit moins glauque. Nous avons alors pris note du nom de l'endroit : le Boulevard Lounge.

Après que nous nous soyons rendus compte que nous n'avions aucune idée d'où pouvait bien se trouver la Promenade Fleury, où il y aurait peut-être eu un endroit qui nous aurait accueillis, nous somme retournés, méfiants, au Colors.

Cette fois, nous avons eu la surprenante impression d'avoir trouvé le salvateur refuge. La pinte s'offrait à un prix abordable, la place était grande (et vide), nous avions une barmaid petit format, pour qu'on voit la télé suspendue au dessus du bar, et une deuxième télé diffusant MétéoMédia nous permit de revoir Julie Émond, ancienne comparse de sorties qui donne maintenant la météo.

Tout baignait. Le Canadien a égalisé la marque... et la mini barmaid nous a annoncé que l'endroit fermait à 20h.

De retour dans la rue après deux périodes et le Canadien en avance 2 à 1, la décision fut prise de poursuivre sur Saint-Laurent vers le sud. Après avoir vaguement envisagé d'entrer dans le centre de transport Legendre de la STM pour regarder la troisième période dans la salle des chauffeurs, et après avoir considéré un Tim Hortons, force a été d'admettre la défaite de la station Sauvé.

Nous avons unanimement refusé d'aller voir si le Solid Gold présentait la game, et avons finalement été témoins de la victoire du Canadien 3 à 1 au Billard Club le Break, clairement situé sur le territoire de la station Crémazie.

Une soirée réussie, malgré l'échec de la station désignée.

Pistes d'exploration dans les environs : la promenade Fleury; ce qui est situé immédiatement à l'est de la station; vos suggestions...

Métro-bars #2: Sauvé (par Ben)

La deuxième édition du rallye métro-bars s’est tenue dimanche dernier, à la fin d’une intense journée d’exploration municipale qui nous a notamment mené au coeur du défunt arrondissement Saint-Lambert/LeMoyne à Longueuil (voir article du 12 mars 2009). Le tirage s’est fait à quelque part sur l’autoroute Bonaventure à bord de la ligne 45 du RTL. Des conditions aussi peu optimales pour un exercice de hasard ne peuvent que générer un résultat aussi incongru que le métro Sauvé.

Quartier résidentiel, cimetière, Ahuntsic-Cartierville. Ça commence bien. Nous sommes peu avant 18h00 (la game contre les Stars de Steve Bégin commençait à 18h00) et nous venons d’avancer l’heure la nuit d’avant. Il est donc 17h00. Il fait clair. Raton me suggère de se diriger vers la rue Saint-Laurent, probablement le plus grand potentiel d’activité commerciale dans le secteur, la rue Saint-Denis étant visiblement réduite ici à un zonage résidentiel des plus stricts.

L’intersection Saint-Laurent / Port-Royal nous offre un regard imprenable sur l’affreux secteur semi-indsutriel, semi-commercial du secteur Chabanel à Ahuntsic. On marche donc à l’opposé, vers le nord, où l’offre en terme de bars (et même de restaurants) nous apparaît très pauvre. On passe devant le Billiard Colors. Ça paraît trop louche. On peut sûrement trouver mieux. Les espoirs (et les attentes) diminuent à mesure qu’on marche vers le nord. On ne croise aucun (aucun!) autre débit de boisson avant le Boulevard Lounge. Il est pratiquement 18h00, on n’a pas le choix, on entre.

Toutes sortes d’allées et venues, beaucoup de staff, des gens qui jouent au poker dans un coin sombre, une énorme salle au fond dont quelqu’un s’est empressé de fermer les lumières et la porte parce que nous semblions la trouver trop intrigante, et bien sûr, un coin fauteuils en cuir que nous avons naïvement décidé d’occuper.

Cet endroit est louche, nous ne sommes pas à notre place. Si le Parrain se pointe, que dira-t-il lorsqu’il me verra dans son fauteuil? Vivement la fin de la première période, le Canadien tire de l’arrière 1-0, ça va mal, on avale une dernière gorgée de Boréale blonde et on file ailleurs.

On marche encore un peu vers le nord, jusqu’à la rue Fleury. «J’ai déjà entendu parler de la Promenade Fleury. Il doit bien y avoir des bars là-bas.» Rendu au coin Saint-Laurent/Fleury, nos espoirs s’évaporent. Encore des maisons. «On retourne voir vers le Colors?» Pas vraiment le choix...

Un s’assoit autour du bar de ce qui ressemble à un restaurant de déjeuners. Derrière nous, une énorme salle à manger vide et sombre. «On ferme à 8h, juste pour vous dire», nous avertit la barmaid après nous avoir servi nos pintes de Rickard’s Red. C’est presque mieux que l’autre place. Malgré l’atmosphère vide et l’endroit inapproprié dans lequel on se trouve, on continue d'écouter la game. Une autre télé dans le coin nous montre Météomédia. On y aperçoit une ancienne connaissance en train de parler de nuages. Ben quin.

Cet endroit était donc mieux, le Canadien mène 2-1, mais ça ferme bientôt, il faut y aller. On continue donc notre parcours vers le sud, puisqu’au nord de Fleury, on s’approche trop du métro Henri-Bourassa et qu’à l’est, il n’y a que des maisons. On marche longtemps, longtemps, sans croiser un seul bar. À peine un resto de hot-dogs. Même pas de Tim Horton. On longe le superbe centre de transport Legendre de la STM. On discute d’autobus.

On arrive près de ce qui ressemble à un bar. Solid Gold: danseuses nues. Merci, pas ce soir. Ça y est, c’est l’échec. On arrive aux abords de l’autoroute métropolitaine. Ce territoire appartient au métro Crémazie. Nous avons quitté notre mission, nous avons échoué au métro Sauvé.

Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes à deux pas du Billard Le Break. Une immense salle avec des dizaines de tables de billards, un écran géant plus grand que la superficie de mon appart, de la bière, de la vie et le Canadien qui gagne 3-1. La soirée est un succès, le Billard Le Break est une bonne adresse, et le métro Sauvé est sur la liste des peut-être.

Y a-t-il d’autres zones commerciales que la rue Saint-Laurent? Où est la Promenade Fleury? Est-ce qu’il y a quelque chose qu’on n’a pas compris? Est-ce qu'il y a un résidant de Ahuntsic qui peut nous éclairer?

Métro-bars #1 : Guy-Concordia (par Raton)

En guise d'introduction, voici de quoi il s'agit : périodiquement, Ben et moi-même pigerons au hasard une station de métro un soir de match du Canadien, et trouverons à partir de cette station un endroit où regarder la game.

La préparation est nulle, la pige, finale. Toutes les 68 stations du métro montréalais sont éligibles.

Chaque coin de béton, de gazon, de terre ou de garnotte mérite qu'on s'y attarde un moment lorsqu'on aime cette ville. Nous en connaissons déjà des grands bouts, mais nous avons la conviction qu'en nous projetant aléatoirement sur un coin de rue ou un autre, et en faisant un minimum de marche, il sera chaque fois possible de découvrir des endroits qui en valent la peine.

Notre version de «se projeter aléatoirement» consiste donc à piger des stations de métro et à marcher dans leurs environs jusqu'à trouver un endroit qui sera notre maison pour une soirée. Premier arrêt : Guy-Concordia, le mardi 24 février dernier. Les Canucks rendaient visite au Canadien.

À priori, nous connaissions deux endroits à proximité de cette station de l'ouest du centre-ville : le Sharx Pool Bar et la rue Crescent. Cette dernière étant davantage en territoire appartenant à Lucien-L'Allier, et le Sharx étant déjà connu, nous avons sillonné les quelques rues de l'entourage sud-est immédiat de la station de métro, ouvrant l'oeil à la recherche d'un havre muni de bière et d'une TV.

Notre marche nous a menés sur Mackay jusqu'à René-Lévesque, puis sur Guy en remontant vers Sainte-Catherine. Chemin faisant, nous avons rapidement écarté l'idée d'aller voir si quelques étrangers n'avaient pas envie de partager le match avec nous à l'auberge de jeunesse Hi-Montréal. Presque en face, la curieuse structure circulaire surplombant l'entrée de l'Hôtel Maritime a aussi brièvement attiré notre attention.

Cependant, c'est tout juste en face du Couvent des Soeurs Grises, sur Guy, que nous avons finalement trouvé ce qui allait devenir notre refuge de la soirée, leAndrew's Pub.

Il s'agit d'un pub/taverne dans un sous-sol, où la sympathique barmaid a augmenté le volume de la télé tout en nous offrant de la grosse Labbat 50 à un prix abordable. Le popcorn gratuit a constitué un avantage louable, mais gare à votre lobe frontal en revenant des toilettes, car le plafond et la dernière marche ont un petit problème d'alignement qui pourrait vous octroyer un aller simple vers le sol.

Tout comme le Canadien, qui a gagné 3-0 ce soir-là, ce fut une splendide victoire pour Guy-Concordia. Nous retournerons aussi probablement chez Andrew, car nous y avons trouvé le confort qu'on espère d'un bar, l'accueil chaleureux qu'on recherche chez une barmaid, et les murs en bois qu'on voudrait voir partout (sauf là où il y a des murs en brique).

Pistes d'exploration dans les environs : le nord de la station, où la rue Guy devient le chemin de la Côte-des-Neiges; l'ouest immédiat du métro, les rues Saint-Mathieu, Saint-Marc; est-ce qu'il y a un bar dans l'université Concordia?

(pour voir les commentaires du billet original, rendez-vous ici)

Métro-bars #1: Guy-Concordia (par Ben)

Quelqu’un comme moi qui s’intéresse à ce point au monde municipal doit parfois être assez imaginatif pour satisfaire sa soif de connaissances. L’actualité politique et les ouvrages historiques traitant des villes et des quartiers ne sont pas ce qu’il y a de plus abondant. On doit trouver d’autres façons de découvrir des quartiers qu’on pense connaître, sans que ça ne soit vraiment le cas.

Parallèlement, aller boire une bière toujours au même bar, c’est bien. Mais chercher à découvrir des endroits différents, c’est bien aussi. Sauf qu’il nous faut une motivation, un prétexte pour dire: ce soir, je vais ailleurs. Et encore, aller où?

De cette réflexion est issue l’idée du rallye métro-bars, une activité que j’ai amorcée récemment avec nul autre que mon ami Raton. Rien à voir avec ces amis ratons... Celui-là est toujours prêt à me suivre dans un projet de la sorte, fort peu attrayant pour la plupart des gens, mais taillé sur mesure pour des gens comme nous.

L’idée est donc simple. On pige au hasard le nom d’une des 68 stations du réseau de métro montréalais, on s’y rend et on trouve un établissement inconnu pour y regarder la game de hockey. Quelques règles sont à respecter. On ne prend pas l’autobus rendu à la station en question et on ne marche pas délibérément en direction d’une autre station de métro. L’endroit trouvé doit avoir comme station de métro la plus près celle que nous avons pigée.

La première expérience s’est donc tenue le mardi 24 février dernier et c’est le métro Guy-Concordia qui est sorti du chapeau.

Situé à l’extrémité ouest du centre-ville touristique, le métro Guy-Concordia présente un très fort potentiel en termes de bars. Nous en connaissions déjà quelques-uns, mais évidemment, le but est de faire une découverte. Malgré le froid, nous avons donc tourné en rond pendant une quinzaine de minutes, en prenant le temps de se perdre dans un stationnement qui mène nulle part. Après s’être pratiquement rendu jusqu’au Centre Bell, on revient vers le rue Guy où on s’est finalement arrêté au Andrew’s Pub. Une sorte de taverne de quartier assez grande pour accueillir 150 clients, mais en hébergeant seulement 1 ou 2 quand nous sommes arrivés. Un endroit charmant et sans prétention dans un quartier qui propose trop souvent le contraire.

Le choix de bières de l’endroit ne nous laisse d’autre alternative que d’y aller avec des grosses Labbat 50. Et la serveuse nous donnait du pop corn. Ce fut donc un excellent endroit où regarder la victoire de 3-0 du Canadien face aux Canucks, le but majestueux de Tomas Plekanec et les plaques de char étrangères accrochées au mur. Vraiment, un endroit insoupçonné, à quelques mètres de l’étouffante rue Crescent.

Preuve que les apparences trompent trop souvent. En creusant un peu, on trouve souvent mieux. Ce quartier - et ce bar - sont sans aucun doute à revisiter.